Opinions - 07.08.2011

Où sont les jeunes ?

Dans ce paysage post-révolutionnaire, le constat est accablant et frustrant ! Absence quasi-totale des jeunes compétences tunisiennes du cercle de prise de décision aussi bien au niveau politique qu’économique ! Des octogénaires et des septuagénaires dessinent le présent et le futur d’un pays en pleine mutation, avec toute l’étroitesse d’esprit possible et l’obsolescence des visions et des approches qui caractérisent l’action de ces « nouveaux-vieux revenants »! Que des intérêts propres, des querelles de chapelles et des discussions stériles sur « le sexe des anges » qui sont encore plus révoltantes et ennuyeuses que les discours fleuves de l’ancien dictateur ! 

 
Le constat est encore plus accablant et frustrant, quand on observe que même au niveau de l’opposition, les visages sont les mêmes et des vieux « dinosaures » se proposent de réformer le pays et de tracer l’avenir des nouvelles générations de tunisiens ! Ces mêmes jeunes tunisiens, qui outre leur niveau d’éducation et de compétences confirmées, s’avèrent plus conciliants, plus visionnaires, plus patriotiques et plus responsables que cette vieille classe politique, caduque et en complète déphasage avec les nouvelles attentes d’une Tunisie en gestation qui frappe très fort à la porte de la modernité et de la prospérité !  
 
Est-il concevable aujourd’hui, dans un pays qui a su montrer le chemin de la liberté grâce à sa jeunesse, de constater qu’un nombre conséquent de postes de responsabilité est confisqué encore par des anciens collaborateurs de la dictature ? Voyons-nous aujourd’hui une vraie volonté de la part des gouvernants, d’encadrer et de promouvoir une nouvelle génération de décideurs et de responsables qui sauront assurer le relais ? Y-t-il même une première ébauche de création d’un vivier de jeunes compétences dont l’Etat puisera afin d’ingurgiter du sang neuf et garantir ainsi une continuité dans la gestion de ses institutions ?
 
Certes ce gouvernement est temporaire et ses missions sont restreintes, mais au vu de ses pouvoirs et du temps additionnel dont il bénéficie à la proximité de chaque échéance, il a vraiment intérêt à bien montrer de meilleures volontés et une ouverture probante vers cette jeunesse tunisienne qui ne demande qu’à contribuer concrètement au développement et à la bonne marche de son pays ! 
 
En même temps, cette jeunesse saura faire pression et s’affirmer d’elle-même pour prendre position et balayer des anciennes pratiques qui sont devenues contreproductives et handicapantes pour le présent et l’avenir de notre Tunisie ! Des projets sont certainement en construction et des actions en marche qui démontreront au temps opportun la capacité de cette jeunesse à bâtir un avenir meilleur pour un pays appelé à consolider encore ses acquis en termes de liberté et de prospérité.       
 
Dr Moez JOUDI
Chef d’entreprise 
Enseignant-chercheur  
Administrateur de sociétés