Le 13 aout : la vigilance est de rigueur
Notre pays est, sans doute, le seul au monde à célébrer la femme deux fois par an, le 8 mars et le 13 aout. La première avec l’ensemble des femmes de la planète à l’initiative de l’ONU et la seconde, pour commémorer la promulgation du Code du Statut Personnel, le 13 aout 1956, quatre mois à peine après l’indépendance.
Un évènement majeur dans l’histoire de la Tunisie au point d’être décrété jour férié (encore une exception tunisienne). Sa célébration, cette année, survenant quelques mois après la révolution, revêt un caractère exceptionnel. Voilà une belle occasion pour les Tunisiens de souligner l’importance qu’ils attachent à cette date et à ce qu’elle représente : une rupture totale avec l’ère des ténèbres où la femme était traitée comme une non-personne.
Il tombe sous le sens que le 14 janvier qui a été vécu par les Tunisiens comme une seconde libération ne doit pas se traduire pour les femmes par une remise en cause de leurs acquis. Or le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde qui avait asservi la femme sous des prétextes fallacieux relevant davantage de traditions moyenâgeuses que des prétextes religieux. Sournoisement, à coup de «oui, mais..» et de formules ambiguës, du genre « le CSP n’est pas le Coran », on cherche à grignoter sur les droits de la femme pour, finalement, les vider de leur substance. Aux femmes, en premier lieu, et à tous les Tunisiens de saisir l'opportunité que leur offre cette première célébration de la fête de la femme après la révolution, pour réaffirmer haut et fort leur attachement à des acquis dont les femmes musulmanes dans le monde n'osent même pas rêver.