Caïd Essebsi essaye de reprendre l'initiative politique… en attendant la relance économique
En deux temps qu’il entend être forts, le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, s’adressera la semaine prochaine aux dirigeants des partis politiques, mais aussi à la nation, dans une volonté de reprendre l’initiative politique. Mercredi 17 août, il rencontrera les secrétaires généraux des partis représentés à la haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. A l’ordre du jour, indique-t-on à la Kasbah, «un large échange de vues sur la situation générale dans le pays et sur les différents dossiers politiques, économiques et sociaux de l'heure.» Bref, un dialogue, une concertation.
Jeudi18 août courant, le Premier ministre s’exprimera lors d'un meeting avec les représentants des partis politiques, des instances nationales et des composantes de la société civile, sur "les exigences de l'étape, les défis qui se posent et les préparatifs à engager en prévision des élections de la Constituante, outre la garantie du succès du processus de transition démocratique."
Passée la première moitié du ramadhan, à l’orée de la rentrée exceptionnelle que vivra la Tunisie cette année et de l’échéance du 23 octobre, l’adresse de M. Caïd Essebsi est attendue avec beaucoup d’attention. Si pour les questions politiques, une clarification sur l’objet du scrutin est indispensable, afin de préciser le mandat de l’assemblée à élire, sa durée et l’organisation des pouvoirs publics dès le 24 octobre, la situation économique est fort préoccupante. En l’absence d'indicateurs économiques à fin juin 2011, non-encore publiés, en raison de la grève du personnel de l’INS, les différentes estimations confirment une décélération sans cesse aggravée. La multiplication des sit-ins, d’un côté, la fermeture d’entreprises étrangères, d’un autre, et le scepticisme des investisseurs étrangers potentiels, s’ajoutant aux effets de la situation en Libye, mettent à rude épreuve l’économie nationale.
Les Tunisiens attendent du chef du gouvernement, lors de son discours du 18 août, des précisions sur le tableau de bord économique et financier et des engagements fermes quant aux mesures urgentes qu’il compte prendre pour mettre fin aux sit-ins, rassurer les chefs d’entreprise et relancer l’économie. La sécurité et l’apaisement du climat politique constituent certes à cet effet des éléments déterminants, mais la gravité de la situation économique doit interpeller toutes les parties et tous les Tunisiens de les mettre face à leurs responsabilités.