Nouveau journal satirique El Gattous : Slim Boukhdhir sort ses griffes
Promesse tenue : Slim Boukhdhir, journaliste doublé d’un activiste contre l’oppression vient de publier le premier numéro de son propre journal qu’il a voulu satirique et pour lequel il choisit le titre d’El Gattous. Autorisation reçue mercredi 17 août, il n’a pas perdu une seule journée, pour sortir le journal le lendemain-même, tellement il était pressé d’aller en kiosque. Quant au prix de vente, il devait être de 199 millimes, mais se rendant à l’évidence des coûts d’impression, Boukhdhir s’est résolu à le fixer à 500 millimes.
Fort de l’appui de Taoufik Ben Brik qui y renoue après de longues années avec l’écriture en langue arabe, cet hebdomadaire en 4 pages tabloïd, paraissant chaque jeudi et illustré par des caricatures de Mohamed Adel Zaza, entend être iconoclaste, dérangeant.
Le choix du titre est inspiré par la théorie d’El Gattous, explique Slim Boukhdhir, se rappelant de son enfance à Merkez Boukhdhir, à une vingtaine de kilomètres au nord de Sfax. L’électricité n’étant pas encore disponible, il fallait tôt, dès le coucher du soleil et conserver le reste du repas, faute de réfrigérateur, sous une lourde bassine. Affamé, le gros chat essayera de soulever cette bassine, en vain. Ne parvenant pas à son dessein, il se résoudra pour punir les maîtres des lieux à miauler toute la nuit, multipliant ses assauts contre la bassine, les empêchant ainsi de dormir. « C’est ce que nous avions fait, écrit Boukhdhir contre le régime déchu, saisissant les instances internationales, donnant déclarations aux chaînes télé et à la presse, dénonçant la dictature… Aujourd’hui encore, nous poursuivons l’exécution de cette même théorie d’El Gattous puisque mille nouveau Ben Ali semblent réapparaître ! » Tout est dit.