Comment l'UGTT conçoit l'avenir des entreprises confisquées
Dans une note adressée au gouvernement, l’UGTT vient d’exprimer une série de réserves quant aux dispositions arrêtées pour la gestion des entreprises confisquées et de s’opposer aux perspectives de leur cession, formulant quatre recommandations principales. Il s’agit de l’indépendance de la commission de gestion, de son élargissement, de la non-cession des entreprises et de la création d’une holding.
Critiquant la composition de la commission nationale de gestion, instituée par le décret-loi N° 68 en date du 14 juillet 2011, la centrale syndicale appelle à la création d’une commission nationale permanente indépendante, devant être élargie aux représentants de l’UGTT, l’UTICA, l’Ordre des Experts Comptables, la Bourse et la Banque Centrale.
Pour ce qui est de la cession de ces entreprises, l’UGTT s’oppose à cette option, marquant sa nette préférence pour une nationalisation gardant à l’Etat son statut d’actionnaire. Elle recommande à cet effet la constitution d’une société holding vers laquelle seront remontés tous les actifs des différentes entreprises concernées. Aussi, les dividendes générés doivent être consacrés à l’emploi et au développement régional.
Au cas où la cession s’avère inévitable, la centrale syndicale appelle à reporter la décision à une autre échéance, et surtout à fixer des procédures claires quant à l’évaluation et aux conditions de mise à prix et de cession. «Entrant en ligne, l’UGTT, déclare Hassine Abbassi, secrétaire général adjoint, signataire de la note, entend défendre plus que les intérêts des 15 000 salariés de plus de 325 entreprises concernées dont les actifs s’élèvent à plus de 5 milliards de dinars, mais aussi et surtout un bien public qui appartient à la nation tout entière.»