Snipers: pas de corps organisé, mais des tireurs d'élite avec des armes de haute précision
Il n’existe pas au sein des forces de l’ordre un appareil ou une unité spéciale portant la dénomination de snipers, mais certains parmi les forces de l’ordre qui ont tiré sur les victimes peuvent être considérés comme des snipers. Ce sont des tireurs d’élite munis d’armes de haute précision qui sont montés sur des toits de postes de police et de Garde nationale ainsi que de maisons et ont tiré atteignant leurs victimes à des endroits sensibles. C’est ce qu’a affirmé le colonel-major, Marouane Bouguerra, procureur d'Etat général, directeur de la justice militaire, se référant aux conclusions de l’instruction dans les affaires relatives aux martyrs de la révolution à Thala et Kasserine. « Le rapport du médecin légiste est clair t formel, a-t-il précisé: les tirs avaient pour objectifs de tuer les victimes et non de le leur faire peur ou des les dissuader. Les expertises effectuées sur les corps des victimes ont démontré que les armes utilisées sont de haute précision », a-t-il ajouté.
Le juge d’instruction près du tribunal militaire du Kef, territorialement compétent, a-t-il précisé vient de transmettre à la chambre d’accusation, son rapport de clôture de d’instruction, fort de 320 pages.
Selon l’instruction, le nombre des martyrs s’élève à 22, dont 6 à Thala, 14 à Kasserine 1 à Tajerouine et 1 à Kairouan. Les blessés sont au nombre 602. Pas moins de 23 accusés dont huit en état d’arrestation sont impliqués dans cette affaire, à commencer par le président déchu et deux anciens ministres de l’Intérieur.
Les investigations se poursuivent par ailleurs dans d’autres affaires relevant des tribunaux militaires permanents de Tunis et de Sfax. C’est ainsi que 256 affaires sont en cours d’instruction à Tunis dont 138 ont fait l’objet de commutation en vue d’être traitées en un seul dossier, portant sur 40 prévenus dont 11 en fuite. L’instruction sera clôturée d’ici fin août courant et le rapport soumis à la chambre de mise en accusation. A Sfax, le nombre d’affaires en cours d’instruction s’élève à 68 et l’on s’attend à ce que les rapports de clôture d’instruction soient remis dans les prochaines semaines à la chambre de mise en accusation.