Hygiène et santé des consommateurs : attention danger !
Braver toutes les règles d’hygiène et de sécurité des consommateurs, introduire sur le territoire des produits échappant à tout contrôle technique et mettre en péril la santé : les abus se multiplient dans l’impunité quasi-totale. Deux phénomènes se conjuguent : les infractions relevées dans les commerces et lieux de restauration réglementés, d’un côté et de l’autre, le commerce sauvage de produits alimentaires suspects, importés hors des circuits contrôlés. Les responsables des ministères de la Santé et du Commerce tirent la sonnette d’alarme et s’avouent incapable de faire appliquer la loi.
Rien que depuis le début du ramadhan, pas moins de 32 000 visites d’inspections ont été effectuées par les agents des services d’hygiène, générant l’analyse de 2500 échantillons et la verbalisation de 1962 infractions. Huit proposition de fermetures ont été émises, mais combien sont celles qui ont été exécutées ? Ce qui a pu être fait, du moins, c’est la saisie et destruction de 10.5 tonnes de produits avariés, 300 litres de boissons et lait et 1200 pots de yaourt.
Là où le bat blesse le plus, ce sont ces sirops, yaourt, lben, raib, jus et autres boissons ainsi que biscuits et divers produits alimentaires et cosmétiques, introduits clandestinement et vendus aux coins des rues, sans le moindre contrôle d’hygiène. Les analyses effectuées dans les laboratoires du ministère de la Santé ont détecté la présence dans des boissons gazeuses, par exemple, de colorants dangereux, totalement prohibés en Tunisie, tels que la Tartazine E102, mais aussi de nombreuses autres sources de toxicité aigue et chronique. Depuis le début de l’année, 24 foyers d’intoxication alimentaires ont été identifiés et 244 cas traités. Comment endiguer le flot ?
Renforcer le contrôle, certes, mais surtout la sensibilisation du consommateur. D’ailleurs, cette démarche a été payante dans les régions de Tozeur et Gafsa, où les services régionaux de santé ont d’une part diffusé des spots d’alerte sur Radio Gafsa et conduit des campagnes soutenues auprès des commerçants, incitant la société civile à épauler cet effort contre le commerce sauvage. Mais, le mal continue à sévir, nécessitant une ferme intervention des services du Commerce, avec le soutien de la police nationale.