Foued Mebazaa : "Je ne compte pas rester au-delà du 23 octobre"
Qui dirigera la Tunisie dès le lundi 24 octobre, au lendemain du scrutin pour l’élection des membres de l’Assemblée Nationale Constituante ? Personne ne le sait encore et rien n’est clair pour le moment. Est-ce à la nouvelle assemblée, légitime et souveraine d’en décider immédiatement en désignant un président de la République qui, à son tour, choisira un chef de gouvernement ? Cela peut demander du temps. Faut-il attendre que l’Assemblée puisse parvenir à un consensus ou, du moins, une majorité à cet effet ? Là aussi, les délais risquent de se prolonger.
D’autres voies sont-elles possibles, telles que la révision par un nouveau décret-loi de l’organisation des pouvoirs publics pour la période à venir, en précisant qui assurera la présidence de la République jusqu’à l’adoption de la nouvelle constitution ? Ou encore, l’organisation d’élections présidentielles, le même jour, voire même d’un référendum global ?
Une seule certitude, c’est que le président de la république par intérim, M. Foued Mebazaa le répète sincèrement et avec détermination à tous ces viseurs : « je ne compte pas rester au-delà du 23 octobre. » Si ses nombreux interlocuteurs, notamment de grandes figures nationales qu’il consulte depuis ces derniers jours, s’abstiennent, par devoir de réserve, d’en faire mention publiquement, nos confrères du nouveau quotidien Al Mouharrar, l’annoncent en manchette sur la première page du journal. Reçus pendant plus d’une heure à Carthage, Abdellatif Fourati, directeur général et Slaheddine Jourchi, rédacteur en chef adjoint, le rapportent clairement.
Quand on sait dans quelles conditions, M. Mebazaa, dauphin constitutionnel, avait accepté, samedi 15 janvier 2011, dans un geste patriotique qui restera à son honneur, d’assurer l’intérim du président de la République, malgré son état de santé, et quand on connaît le style qu’il a imprimé depuis lors à l’Institution, se hissant au dessus du lot et apportant tout son soutien à la concrétisation des valeurs de la révolution, on ne peut qu'apprécier davantage sa position.
Mais, maintenant que MM. Caïd Essebsi et Mebazaa n’ont qu'un seul objectif, faire réussir les élections et quitter immédiatement leurs fonctions, la transition est à organiser dès-à-présent, pour assurer la continuité nécessaire à la tête de l’Etat, durant ne serait-ce que les premières semaines. D’où l’importance des consultations préalables à mener rapidement avec les représentants des forces politiques et sociales afin d’aboutir à un consensus rassurant sur l’avenir immédiat du pays.