Caïd Essesbi : Activer la loi d'urgence, rétablir la sécurité et restaurer l'autorité pour réussir les élections, un référendum n'étant pas exclu
Activation de la loi sur l’état d’urgence dans toutes ses dispositions, suspension de l’activité syndicale au sein des forces de sécurité intérieure, ouverture d’enquêtes judiciaires suite aux derniers événements survenus au sein de la Garde Nationale et forte détermination à rétablir l’ordre et la sécurité. Sur un ton ferme, le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi a annoncé « les mesures qu’impose la situation exceptionnelle que traverse le pays à l’approche des élections du 23 octobre et que réclame vivement l’opinion publique ». La loi sur l'Etat d'urgence, a-t-il rappelé, porte notamment sur l’interdiction des rassemblements de nature à menacer l’ordre public, des sit-ins, lock-outs et grèves illégales, et l’autorisation du recours à l’assignation en résidence surveillée et à la réquisition du personnel indispensable,
Pour marquer le consensus réuni autour de cette fermeté du gouvernement, il était entouré lors du discours prononcé mardi matin à la Kasbah, en présence de la presse, des ministres de la Défense Nationale et de la Justice, ainsi que du ministre Délégué auprès du ministre de l’Intérieur, du Général rachid Ammar et les présidents de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, M. Yadh Ben Achour et du président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Election, M. Kamel JendoubI.
Dénonçant particulièrement ce qu’il a qualifié de « complot interne de certains gradés de la Garde Nationale contre leur commandement », il a invité l’ensemble de ce corps à s’attacher au serment de fidélité prononcé et au service de la Nation, faisant fi de toutes les tentatives de troubles. Le Premier ministre est revenu sur les actes de violence qui se sont accentués ces derniers jours dans différentes localités du pays et pris « des formes inacceptables attenant aux biens et à la sécurité des personnes et mettant l’Etat en défi », tels que ceux survenus à Jebeniana, Sbeitla, Douze, Metlaoui, Béjà, Ouerdnanine et autres, il a déclaré que le gouvernement ne compte pas s’y résigner et que l’activation de la loi sur l’état d’urgence, la conjugaison des efforts de toutes les parties et forces concernées, finiront par y mettre fin. « Rien ne nous déstabilise et nous ne jetterons pas les armes, nous agirons de toutes nos énergies, avec vigilance et dans le respect de la loi, pour faire aboutir le processus électoral, a-t-il affirmé.»
« Nous aurons tant aimé, a ajouté M.Caïd Essebsi, bénéficier d’une accalmie pour nous permettre de bien préparer la rentrée scolaire, nous concentrer sur l’accélération de la reprise économique, la lutte contre le chômage et l’intensification du développement régional, mais nous voilà confrontés à la dégradation de la sécurité, certes prévisible, mais inadmissible.»
Evoquant l’éventualité d’un référendum, le Premier ministre n’a pas exclu cette option, mais a tenu à préciser que la question n’est de pas de son ressort, relevant en fait de celle des partis politiques, du gouvernement et du président de la République. M. Essebsi a révélé à cet égard qu’il a été saisi par de nombreuses requêtes y afférentes, notamment celle initiée par une cinquantaine de partis, mais aussi même en notification directe chez-lui à domicile et par voie d’huissier de justice. « C’est une question qui dot être examinée en profondeur et doit faire l’objet d’accord de toutes les parties concernées, l’essentiel est de se conformer aux aspirations des Tunisiens.
Sur un ton qui se veut affirmatif, sans le moindre doute possible, le Premier ministre a indiqué que "nul ne saura entraver le processus électoral et que tout sera engagé pour que le scrutin du 23 octobre se déroule dans les meilleures conditions possibles", invitant les partis politiques, la société civile, les citoyens et citoyennes ainsi que les forces intérieures à y contribuer intensivement.