Maya Jeribi est décédée, en martyre : la mort d'une combattante pour la démocratie
Son courage restera légendaire. Maya Jeribi est décédée ce samedi matin, vaincue par la maladie. Jusqu’au dernier souffle, elle avait toujours consacré son énergie à la lutte contre la dictature, au combat pour la démocratie, au triomphe de ses nobles idéaux. Sa vie durant, elle s’était dévouée à cette terre qu’elle a toujours aimée, à ce peuple, chéri, à cette cause hissée en raison d’être.
Doucement, Maya Jeribi s’était retirée de la scène publique, sans jamais rompre contact avec les siens, c’est à dire les Tunisiennes et les Tunisiens, mais aussi tous ses amis de par le monde. Chez-elle à Radès, nombreux seront ceux qui défileront bouquet de fleurs en mains pour la saluer et l’encourager à tenir. Le corps frêle, miné par le mal, mais l’intelligence vive et la détermination d’acier, Maya était restée toujours confiante en l’avenir de la Tunisie. Elle qui avait dédié , depuis sa prime jeunesse, sa vie à la patrie, nous quitte aujourd’hui avec sans doute le sentiment du devoir accompli.
La Tunisie, reconnaissante, s’incline avec respect et douleur devant sa mémoire.
En hommage renouvelé, à cette militante irréductible, nous republions ce portrait que Leaders lui avait consacré en septembre 2011. Décorée ce 13 août par le président Caïd Essebsi, elle reçoit ainsi la reconnaissance de la Nation. Sa voix douce, mais ferme, ses positions toujours avant-gardiste et son sens des valeurs modernistes partagées nous manquent aujourd'hui encore plus. Sans elle, le PDP, puis Al Jomhoury, ne sauraient être ce qui'ils étaient et ce qu'ils devaient être. Elle nous promet un retour imminent. Tous l'attendent. Reviens vite, Maya!
Elle devait faire médecine, quitte à patienter un an et partir pour la France, elle s’était retrouvée à Sfax en biologie, et élue d’emblée au conseil scientifique, rampe de lancement de combats incessants. Elle cherchait un poste d’ouvrière, pour réaliser la condition de travail en bas de l’échelle, elle s’est vue injectée, par Si Hassib Ben Ammar, au sein de la rédaction d’Erraï au hasard d’une rencontre alors qu’elle postulait à un emploi de coursière dans une entreprise. Elle voulait être bénévole, sur le terrain, sous la bannière de l’Unicef et la voilà recrutée de plein statut et y passer 4 ans en imprégnation du fonctionnement d’une agence de l’ONU. La liste est encore longue. Maya Jeribi, sa vie est ainsi faite de rebondissements. Toute sa vie durant, elle se dédie, depuis plus de 30 ans, à l’action militante, l’engagement pour la patrie, la lutte contre la dictature et pour les libertés.
Ce petit bout de femme », alerte et sans cesse revigorée, maniant avec aisance et raffinement une langue épurée sertie de petites phrases qui font mouche, préside avec fermeté, mais dans le collectif, aux destinées du PDP. Les sondages la placent parmi les dirigeants politiques « les plus sincères, les plus crédibles et les plus effectifs », voire en tête du classement. Même ceux qui prétendent ne voir en elle «qu’une façade pour Ahmed Néjib Chebbi, un faire-valoir», lui reconnaissent de nobles valeurs et une réelle légitimité militante. Comment cette petite lycéenne studieuse de Radès, devenue « fille de la foule », en est arrivée là ? Et où veut-elle aller ?Récit.
«Je dois beaucoup à mes parents une éducation non conventionnelle et des valeurs qui guident ma vie. Originaire de Ghomrassen, au fond du sud tunisien près de Tataouine, mon père, Mohamed Jeribi, était pétri de patriotisme. Très jeune, il s’engagea dans le mouvement nationaliste, mais à Bourguiba, il avait préféré Salah Ben Youssef. Cet engagement yousséfiste sera marquant. Fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, il sera affecté dans différentes régions, jusqu’à Bouarada, où je suis née, avant de s’installer définitivement à Radès.
« Cette magnifique ville de Radès est mon jardin préféré. J’y ai fait toutes mes études, primaires, puis secondaires. Cinquième d’une famille de six enfants (4 filles et 2 garçons), je suivais mes aînés qui m’avaient devancée à l’Université, lisant tout ce qu’ils ramenaient à la maison et dévorant tout ce qui me tombait sous la main en livres. Très disciplinée et studieuse, mais vraiment très, je ne me dédiais qu’à mes études, avec cependant un caractère rebelle.
Dans la famille, j’étais la grande contestataire, dénonçant la moindre attitude que je considérais inéquitable, le moindre geste antiféministe et tout ce qui me paraissait inacceptable. Les miens ont fini par s’y faire, se ralliant souvent à mes positions et comme ils en feront montre tout au long de mon parcours, ils me seront d’un soutien indéfectible, d’une solidarité totale et d’un grand réconfort. C’est auprès de mes parents, frères et soeurs et tous les autres membres de la famille élargie que j’ai puisé d’abord, dans des moments de grande détresse, comme à chaque jour, les ressorts de mon combat, mes combats. Sans eux, je n’aurais pu persévérer.
Le premier grand déclic
Mon objectif après le bac, c’était de faire médecine. Ma déception fut cependant grande n’ayant pas pu y accéder.Compatissant, mon père m’a promis de tout faire pour m’envoyer l’année d’après en France, à sa charge. En attendant, et pour ne pas perdre l’année, il m’a conseillé de faire chimie-biologie-géologie (CBG), ce qui pourrait me servir plus tard dans les études médicales. Acquiescant à ce conseil, j’ai tout fait pour obtenir cette orientation en demandant une inscription à Sfax. Quitter la famille, Radès, aller à Sfax et vivre autrement cette année universitaire était pour moi vivre une expérience enrichissante. Et ce fut le déclic ! Le premier grand déclic.
A peine débarquée dans la capitale du Sud, et projetée au sein de la faculté des sciences de Sfax, je me suis dit: «Maintenant, je veux faire de la politique, m’engager dans l’action, défendre la cause estudiantine et la qualité de l’enseignement. Indépendante, j’étais parmi les rares personnes n’appartenant à aucun parti ni issue d’une quelconque formation politique. Première occasion à se présenter deux semaines seulement après mon arrivée, les élections du conseil scientifique, que je n’ai pas manqué de saisir immédiatement. C’est alors que des camarades plus politisés et plus endurcis sont venus me voir ne cachant pas leur curiosité devant ma témérité, essayant d’abord de m’en dissuader, puis, face à ma détermination, de me rallier à leurs rangs. Ensemble, nous avons concocté une liste commune et gagné les élections. Et c’était parti pour quatre années merveilleuses.
A la découverte de l’engagement
Je ne devais rester à Sfax qu’un an en attendant de partir faire médecine en France et me voilà embarquée pour une exaltante aventure. J’ai découvert aussi à Sfax la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et rejoint sa section locale, expérimentant le combat pour d’autres causes, notamment la Palestine. C’est avec ces compagnons de lutte que j’ai découvert le sens de l’engagement, la saveur des débats, pendant quatre années d’intense et profond activisme qui m’ont surtout inculqué le sens de l’action collective, de la démarche commune. C’est aussi à partir de Sfax que j’ai fait la connaissance d’Issam Chebbi, le frère de Néjib. Il était à l’époque à la faculté des Sciences de Tunis et menait un combat similaire au nôtre. Chacun d’entre nous cherchait à connaître l’autre pour conjuguer nos actions. Ayant terminé mes études à Sfax, je devais regagner la capitale que je trouvais en pleine effervescence politique. Les débats pour la constitution du Rassemblent Socialiste Progressiste (RSP), l’ancêtre du PDP, commençaient et je m’y suis investie. Mais, il me fallait, d’abord, trouver du travail.
Chercher un poste de coursier peut mener loin
Pour m’imprégner de la condition ouvrière, croyant nécessaire pour parfaire mon parcours de vrai militant, je me suis mise à chercher un travail d’ouvrier dans une usine, de préférence du type loi 72, en cachant mon vrai diplôme et affichant un niveau scolaire de 3ème année secondaire. Sillonnant les zones industrielles proches et lointaines, je n’ai pu obtenir la moindre embauche. Déçue, je me suis mise à chercher dans les offres d’emploi publiées sur La Presse. C’est alors que je suis tombée sur un poste de coursier, dans une société de services établie du côté d’El Menzah.
Prenant mon courage à deux mains, je me suis présentée au directeur qui en a été bien surpris. «Nous cherchons un coursier et non une coursière», me dit-il avant de préciser: «un garçon ! ». Sûre de moi, je lui ai répondu qu’il n’avait qu’à me mettre à l’épreuve, mais il commençait déjà à douter de mon niveau d’instruction et de mes véritables motivations. C’est alors qu’entre au bureau un homme d’âge mûr, imposant et attachant à la fois, qui, se mêlant immédiatement à la discussion, me demanda si je savais écrire et aimais rédiger de petits articles. Mise en confiance, je lui ai avoué avoir envoyé ici et là des lettres au «Courrier des lecteurs» de certains journaux qui les ont publiées. Rebondissant sur ma réponse, il me proposa de me joindre à la rédaction du journal Erraï. C’était Si Hassib Ben Ammar.
A ses côtés au 118, rue de Yougoslavie, j’ai beaucoup appris. Si Hassib m’a profondément marquée. Il m’a appris la patience, la tolérance, la pondération, le respect de l’autre. Il savait mettre tout le monde ensemble. Accepter l’autre était pour lui une grande vertu. Il nous disait qu’en chacun, il doit y avoir du bien, et c’est très juste. Je l’ai connu à une époque très importante de ma vie et je lui dois beaucoup. En plus, l’ambiance au sein de la rédaction d’Erraï était fantastique.
Sans savoir s’arrêter
En parallèle, on préparait la constitution du RSP. Le jour où on devait le faire, je n’ai pas manqué de l’annoncer à mon père, en partant le matin de la maison à Radès. « Aujourd’hui, nous allons constituer notre parti !, lui-dis-je fièrement». Prise dans les discussions toute la journée, puis la soirée, j’avais oublié de prévenir mes parents que j’allais rentrer tard. Et comme ils ne savaient où me joindre, inutile de vous décrire leur panique que je découvre en débarquant à 1 heure du matin. Pour m’en dédouaner, j’ai essayé de répliquer : «Mais, Papa, je vous avais bien dit qu’on allait créer notre parti ce jour !». Sa réponse résonne encore à mon oreille : «Oui, un parti ! Mais, même un Conseil de sécurité n’aurait pas pris tout ce temps- là». Meurtrie par toute l’angoisse que j’ai causée à mes parents, je n’en ai pas fermé l’oeil tout le reste de la nuit. Le lendemain je suis repartie, sans grande forme, à mon travail à Erraï. Et c’est alors que je vois débarquer pour la première fois au bureau… mon père pour m’inviter sur un ton affectueux à déjeuner avec lui. L’incident était clos et sa délicate attention a pansé ma coupable douleur, plus, galvanisé mon énergie.
Le journal Al Mawkif... Là aussi, c’est une expérience exaltante. Nous n’avions ni argent, ni grande expérience. En dehors de Rachid Khechana qui jouissait déjà d’une réelle compétence en la matière, nous étions tous, malgré mon expérience à Erraï, quasi novices et tous démunis. N’empêche, nous nous y sommes lancés, dans la rédaction certes, mais aussi la maquette, la mise en page et le suivi d’impression. Le premier numéro paru, je me suis empressée avec les autres camarades de sortir sur les boulevards, le vendre à la criée. Quel bonheur !
Mais, l’action politique militante ne me suffisait pas. Je suis déjà engagée dans le groupe d’études sur la condition féminine créé au sein du Club Tahar-Haddad, adhére à l’association de lutte contre le cancer, participe à la fondation de l’Association de recherche sur les femmes et le développement (AFTURD) et lance avec ma chère amie sociologue qui m’a quittée pour l’autre monde, Marie-Madeleine Chetourou, à Mellassine, un projet pour les femmes potières…
A la découverte de l’Unicef
Cherchant à aller plus loin dans le volontariat, je suis allée frapper à la porte de l’Unicef à la recherche d’une mission bénévole. Je voulais qu’on m’envoie avec l’une de leurs équipes, dans des campagnes éloignées, sur des projets sociaux de première ligne, où je pouvais servir. La dame qui m’accueillit m’a écoutée avec attention. Appréciant la sincérité et l’intensité de mon intention, elle m’a proposé d’emblée de rejoindre l’Unicef.
« J’ai un poste pour vous et un bon salaire pour commencer!». J’en étais déçue et je lui ai dit : « Mais Madame, je ne veux pas de poste, ni de salaire, je cherche une mission de volontaire bénévole ! ». Compréhensive, mais ne pouvant me faire revenir sur ma décision, elle m’a proposé de réfléchir chacun de son côté et de nous revoir quelques jours plus tard. Le lendemain même, elle m’a appelée au téléphone et convaincue d’accepter le poste.
Encore un cycle merveilleux de quatre années au bureau de l’Unicef. Certes, je n’étais pas en première ligne sur le terrain, et confinée en été sous la climatisation, mais j’ai gagné une expérience inestimable en matière de fonctionnement d’une agence internationale de l’ONU, de conception et d’exécution de projets, de soutien de programmes et d’évaluation. En plus des connaissances nouées de par le monde. De nouveau sur le marché de l’emploi, j’ai pu décrocher un poste à l’Institut El Amouri spécialisé notamment en études de marketing. Curieux hasard, le siège à El Menzah est celui où j’avais postulé à un emploi de coursier et rencontré pour la première fois Si Hassib.
Sonder le consommateur, l’écouter, comprendre ses attitudes et usages, interagir avec lui est plus qu’une science, un art. De toute façon, la seule pratique démocratique possible, alors, c’était justement de restituer la parole au consommateur et d’en tenir compte. Là aussi, je dois beaucoup à Si Tahar El Amouri. Il a forgé mon caractère, approfondi mes visions, m’a appris à conclure que la bonté existe en chacun, que les énergies positives sont enracinées en nous tous, et qu’il suffit juste de les libérer… Bref, le management moderne. Il a mis en relief mon côté non conformiste, mon refus de la hiérarchie, la construction en commun, la démarche collégiale et m’a offert le cadre approprié pour faire valoir mes valeurs. J’en tire une grande leçon : libérez les énergies, saisissez les opportunités, donnez la chance aux autres, et vous aurez des miracles. En études qualitatives, les focus-groupes m’ont appris que tout un chacun est important et que son avis compte. Quand vous écoutez l’autre et le valorisez, il est capable de tout. De ces réunions en groupes, je garde le meilleur souvenir, tant j’aime écouter, comprendre, faire jaillir des tripes le tréfonds de la pensée et, surtout, interagir. C’est là où je me sens le mieux. Je n’aime pas délivrer un message et partir, mon vrai moteur, c’est le débat, l’interaction.
Dites au monde entier…
Parallèlement à mon travail à l’institut El Amouri (qui se poursuit à ce jour), mon engagement au sein du PDP n’a fait que s’intensifier, de combat en lutte, d’opposition farouche en résistance déterminée, de manifestation en grève de la faim. Mais, aussi, une mutation continue du parti afin qu’il s’adapte davantage à la nouvelle réalité, sans cesse mouvante. Et d’ailleurs, il faut dire que toutes les mutations, le PDP a su les réussir. Le grand défi fut alors de se convertir d’un parti idéologique en un parti programmatique, ce que nous n’avons pas manqué de réaliser, heureusement. C’est ainsi qu’à la révolution, nous nous sommes trouvés fin prêts pour nous lancer pleinement dans cette transition historique. Vendredi 14 janvier, dès le matin, j’ai pressenti la chute de la dictature. Quand j’ai vu les Tunisiens et les Tunisiennes - d’ailleurs c’était très mixte et pas seulement à Tunis, partout dans le pays - descendre dans la rue et réclamer fortement la dignité et la liberté, j’ai réalisé que tout était en train de basculer, que le peuple s’affranchissait. Alors, sans attendre une seule minute, au milieu des ces foules, j’ai appelé notre camarade Adnène Ben Youssef du PDP à Paris pour lui hurler au bout du fil : « Dites au monde entier que la Tunisie se libère, que le peuple s’affranchit». Je ne cessais de le répéter à tous, partout, comme pour prendre le monde entier à témoin. J’avais la sensation de vivre un moment magique, qui pourrait être celui de mon dernier jour, mais que, définitivement, les Tunisiens brisaient leurs chaînes.
Dès le dimanche 16 janvier, j’étais invitée à rencontrer le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, avec Ahmed Néjib Chebbi, les consultations commençaient pour la formation du gouvernement d’unité nationale. Et c’est parti !
Ahmed Néjib Chebbi et moi
Quel partage des rôles avec Ahmed Néjib Chebbi ? Sera-t-elle candidate à la Constituante ? Et si elle est choisie chef du gouvernement ou élue présidente de la République, quelles seraient les premières mesures qu’elle prendrait? Maya Jeribi répond à cette interview express.
Quelles sont d’après-vous les étapes décisives que vous avez franchies depuis le 14 janvier ?
Passer d’un parti de résistance à un parti prêt à s’acquitter de la mission de construction. Passer d’une phase de révolution non organisée et non encadrée à une révolution rationalisée. Passer d’un parti de quelques centaines à un parti comptant des milliers et des milliers d’adhérents avec tout ce que cela exige comme encadrement, management humain, suivi et harmonisation du discours
Et celles qui restent à réussir ?
• Contribuer à la réussite de la mutation post-révolutionnaire par la réussite de l’échéance électorale.
• Contribuer à assurer la stabilité (sans cesse menacée) et offrir aux Tunisiens un climat de compétition loyale leur permettant de choisir dans la sérénité.
• Impliquer le citoyen d’une manière dynamique : trouver les meilleurs moyens qui assurent la proximité du citoyen, qui aident à bannir la langue de bois et qui, grâce à l’interaction et la démarche participative, offrent au citoyen les moyens d’être réellement décideur et pas uniquement «entraîné» dans la chose publique, condition sine qua non pour réussir l’échéance électorale et, partant, la difficile phase transitionnelle.
• Faire face au sentiment de déception, voire de désillusion qui commence à gagner les Tunisiens.
• Revigorer la confiance en cette révolution.
• Une détermination à faire partager: cette révolution réussira! Parce que les Tunisiens le méritent.
Quel est votre agenda d’ici au 23 octobre ?
Proximité, écoute, interaction. Traduire ces trois principes en activités, en actions sur le terrain, en initiatives, en programme qui prône le rationnel, le pragmatique, le réalisme tout en osant rêver d’une Tunisie bien meilleure, celle de la liberté et de la dignité Vulgariser le programme du PDP, ce dernier ayant été le premier à en présenter les axes généraux depuis mai dernier.
Développer et dynamiser encore plus le concept de Tunisiens volontaires, vecteurs des valeurs et de l’engagement du PDP pour une Tunisie meilleure. Présenter des listes pour la Constituante qui traduisent l’ouverture de toujours du PDP et qui bénéficient de la confiance du citoyen
Comment vous vous partagez les rôles avec Ahmed Néjib Chebbi ?
Moi : secrétaire générale du parti, avec tout ce que cela implique comme lourde mission d’encadrement, de management humain et de suivi organisationnel et comme mission de représenter le parti aussi bien auprès des citoyens qu’auprès de toute instance. Lui : un leader avéré du parti, à l’apport certain à la vie nationale, reconnu par ses adversaires comme par ses amis, valeur sûre du PDP, complémentarité dans le militantisme et le respect mutuel du territoire et de la « particularité » de chacun. Signe de la richesse du parti. Expression d’un parti non conventionnel !
Seriez-vous candidate à la Constituante? Dans quelle circonscription ?
Oui bien sûr. C’est une manière de servir mon pays. De servir la révolution pour réellement rompre avec un passé triste, aux couleurs de dictature, d’injustice et de corruption.
Au cas où vous feriez partie du gouvernement issu de la Constituante, quel ministère voudriez-vous diriger ?
Je suis une militante, tout ce qui sert mon pays et fait avancer la marche vers la démocratie, je l’assumerai.
Si vous êtes choisie chef du gouvernement ou présidente de la République, quelles seront les toutes premières mesures que vous prendriez ?
• Réformer profondément l’administration pour permettre d’entamer la guerre contre la corruption, avec la mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle sans lesquels la lutte contre la corruption resterait un slogan creux
• Oser l’assainissement de la justice. Le vrai. Tout de suite. Etape nécessaire pour la mise en place d’une justice transitionnelle dans le vrai sens du terme
• Lancer tout de suite de grands projets de l’Etat, ce qui permet d’entamer la longue guerre contre le chômage, de créer un environnement d’investissement et d’attirer les investisseurs locaux et étrangers. Oser l’innovation et la créativité dans l’investissement. Faire confiance aux jeunes. Par des mesures incitatives aux jeunes investisseurs
• Oser la féminisation des hauts postes de divers organismes et instances. Règle: compétence, rigueur et efficience
• Mettre en place des mécanismes assurant la complémentarité secteur privé -secteur public- tissu associatif pour la prise en charge des catégories en difficulté.