Les conflits tribaux transposés dans nos stades ?!
Comment lutter contre la violence dans les stades ? Le problème s’apparente de plus en plus à la quadrature du cercle. Car non seulement le phénomène, assimilé souvent, à un exutoire auquel les jeunes auraient eu recours pour épancher leur soif de liberté sous l’ancien régime, n’a pas été enrayé depuis la révolution, mais a pris d’autres formes plus violentes et inédites jusque-là dans nos stades...Cette violence s’exerce dorénavant entre supporters du même club, à coup de fumigènes et de barres de fer.
Ce fut le cas notamment lors des rencontres du dernier week end comptant pour les compétitions africaines dans lesquelles étaient engagés les deux grands clubs de la capitale. Toutes les précautions avaient été prises pour que les deux matches se déroulent sans incident y compris la limitation du nombre de spectateurs à 5000 personnes dans un stade pouvant en contenir 45000. Pourtant, malgré l’absence de supporters adverses, on a assisté en moins de 24 heures à des scènes de violence inouïes qui rappellent à bien des égards, les conflits tribaux de ces derniers mois. Des jeunes qui habitent le même quartier, qui ont parfois des liens de parenté, qui sont attachés au même club en viennent aux mains pour des motifs futiles. Le ministre de la jeunesse et des sports a qualifié ces incidents de catastrophiques pour l’image du pays et promis des sanctions exemplaires. Un air déjà entendu. Mais face à l'irrationnel que peut-on faire de plus ? Peut-être arrêter tout simplement les compétitions sportives ?
En attendant, les deux clubs qui ont atteint un stade avancé dans ces compétitions puisqu’ils postulent chacun à une place en demi finale et pourquoi pas la consécration finale seront les premiers à pâtir des réactions de leurs supporters respectifs. Ils devront se résoudre à jouer leurs matches à huis clos sans préjudice des sanctions de la CAF qui aura certainement la main lourde compte tenu de la gravité des incidents et de leur caractère répétitif dans nos stades.