Hommage posthume de la municipalité de Tunis à quatre tunisiens illustres
Plusieurs artères de la capitale vont changer de nom. D’abord la X2 portera désormais le nom de Bahi Ladgham, un grand militant nationaliste et l’un des bâtisseurs de la Tunisie moderne pour avoir été le bras droit de Bourguiba de 1956 à 1970, avant d’être limogé par ce dernier qui commençait à prendre ombrage de sa popularité croissante. Chef de file du courant libéral du parti, il sera le grand gagnant du congrès Monastir I du PSD en 1971, considéré comme le seul congrès démocratique que ce parti ait connu en 75 ans d’existence. Ce succès lui vaudra une campagne de dénigrement dans la presse. Il sera également la cible de Bourguiba dans l’une de ses conférences à l’IPSI en 1973. Homme d’une intégrité parfaite, Bahi Ladgham s’est gardé jusqu'à sa mort en avril 1998 , du moindre contact avec Ben Ali qu’il tenait en piètre estime depuis qu’il était en charge du ministère de la défense, poste qu’il avait cumulé avec celui de secrétaire d’Etat à la présidence (l’équivalent de premier ministre).
Trois autres figures du courant libéral du PSD et victimes de Bourguiba ont également été honorées : Radhia Haddad, première présidente de l’Union nationale des femmes de Tunisie qui avait eu maille à partir avec le Zaïm dans les années 70 et jugée dans un simulacre de procès. C’est désormais la rue de Yougoslavie (un Etat qui n’existe plus depuis 20 ans) qui portera son nom. Hassib Ben Ammar, ancien ministre de Bourguiba, grand militant des droits de l’homme et fondateur des journaux Erraï et l’Avenir aura aussi son artère, la rue N° 8811 située entre la Rn9 et la place Tahar Haddad. Enfin, la rue de la Commission, à la lisière de la médina de Tunis, où logea Garibaldi, le père de l’Unité italienne au début du XIXème siècle portera le nom le Dr Sadok Mokaddem, ancien ambassadeur en Egypte, ancien ministre des AE et président de l’Assemblée nationale dans les années 60 du siècle dernier.