Mustapha Ben Jaafar dévoile les comptes d'Ettakatol : 1 million de dinars seulement

D’où provient l’argent des partis ? La question taraude l’opinion publique depuis plusieurs mois au point d’amener la Haute Instance Ben Achour à adopter dans l’urgence et au terme d’un débat houleux, un projet de décret-loi sur les partis, consacré pour l’essentiel au financement des formations politiques. Pourtant, la polémique, loin de se calmer a repris de plus belle, alimentée par la publicité politique. Une manne inespérée pour les médias confrontés à une baisse vertigineuse de leurs recettes publicitaires, mais aussi une source d’inquiétude pour les Tunisiens. Faute d’explications plausibles et même d’explications tout court de la part des formations politiques, les rumeurs les plus folles relayées par Facebook circulent jetant l’opprobre sur le personnel politique. Du coup, de plus en plus de partis ont décidé de briser l’omerta. Premier parti à s’y prêter, juste à un mois du scrutin du 23 octobre (Afek avait publié ses comptes au 31 mars), Ettakatol vient d’ouvrir ses livres comptables, en en s’engageant à les actualiser chaque mois. Le parti justifie son initiative par son souci  « d’inviter les principaux acteurs à plus de transparence dans le domaine de la politique qui heureusement pour notre pays s’ouvre et s’enrichit de nouveaux acteurs et de nouveaux mécanismes d’observation et de contrôle légitimement demandés par nos concitoyens ». Ces états financiers sont disponibles dans le tableau ci-dessous :

C’est ainsi que les ressources totales comptabilisées depuis le 1er janvier 2011, s’élèvent à 1 153, 291 DT et les dépenses à 993 230 DT. Elles proviennent essentiellement de dons : 704 320 DT (61%), qui se répartissent entre 431 235 DT émanant de personnes physiques (soit 34% du total) et 273 085 DT, de personnes morales (24%).

A combien reviendra un point d’intentions de vote ? L’indice est intéressant à connaître en comparant, en retour sur investissement, le montant dépensé par un parti et le taux moyen d’intentions de vote dont les instituts crédibles d’opinion le créditent.

Par ailleurs, dans le prolongement du Pacte initié par M. Iyadh Ben Achour signé par les 11 partis le 15 septembre 2011, Ettakatol  a invité  dès que possible, les principaux partis et organisations de la société civile à démarrer des discussions  qu’il espère constructive afin de réfléchir notamment « aux mesures les plus urgentes, les plus fortes et les plus symboliques  qu’attendent les tunisiens du gouvernement qui va être formé au lendemain des élections,  avec  la  priorité  de rétablir la confiance entre l’Etat et les citoyens et de donner enfin des signes forts des  changements  que tous attendent, ces mesures devant concerner aussi bien les secteurs de l’emploi, de l’économie, du social, de la justice, de la gouvernance ».

Cette initiative d’échanges et de rencontres, souligne Ettakattol «doit permettre d’offrir  à nos compatriotes qui s’inquiètent et s’interrogent sur l’avenir politique du  pays, l’image de partis et d’organisation de la société civile responsables qui, en pleine période électorale et en dépit des différences, sont capables de communiquer positivement dans le seul souci de donner tous les gages de réussite à la période post-électorale ».