News - 08.10.2011
Violences à la Faculté des Lettres de Sousse : vive condamnation d'Al Qotb
Condamnant les actes de violences récemment perpétrées à la Faculté des Lettres de Sousse «un groupe terroriste s’autoproclamant défenseur de la religion et l’instrumentalisant pour semer la terreur», le Pôle Démocratique Moderniste, (Al Qotb), qui s’est déclaré solidaire de l’ensemble des enseignants, étudiants, fonctionnaires et personnel ouvrier, a exigé des autorités qu’elles « prennent immédiatement les mesures nécessaires pour mettre fin à ces pratiques barbares ».
Dans un communiqué publié samedi, il exprime « avec toutes ses composantes, partis politiques et initiatives citoyennes indépendantes, exprime sa totale solidarité avec l’ensemble des enseignants, des étudiants, des fonctionnaires et du personnel ouvrier de la Faculté, et particulièrement, le Doyen et Professeur Moncef Ben Abdeljelil, qui a été l’objet de menaces de mort et d’une campagne calomnieuse dans certaines mosquées de la part de défenseurs autoproclamés de la religion. »
« Le Pôle Démocratique Moderniste réitère sa totale solidarité avec le corps enseignant et administratif de la Faculté des Lettres de Sousse et réaffirme son attachement à l’inviolabilité de l’Université afin qu’elle demeure un espace accueillant, consacré exclusivement au savoir, qu’elle reste à l’écart de toute forme de violence physique et morale, et qu’elle soit préservée de toute forme d’extrémisme, d’obscurantisme et de régression.
Le Pôle Démocratique Moderniste exige avec force que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ainsi que le Gouvernement Provisoire prennent immédiatement les mesures nécessaires pour mettre fin à ces pratiques barbares.
Le Pôle Démocratique Moderniste exhorte également l’ensemble des forces politiques et les organisations de la société civile à se dresser, avec force, d’une seule voie contre tous ceux qui prônent la discorde, l’obscurantisme et la régression. »
A noter que le doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, M. Moncef Abdeljelil, a affirmé au correspondant de l'agence TAP que le secrétaire général de l'établissement a été violemment agressé samedi matin par un groupe de "fanatiques religieux".
Ils se sont rassemblés depuis 7h 00 devant la faculté, avant d'y entrer par la force, brandissant des pancartes qui appellent au droit de porter le niqab.
Pour rappel, la direction de l'établissement a refusé mercredi, l'inscription d'une étudiante portant le niqab ne voulant pas dévoiler son visage pour identification.
Interrogés par le correspondant de la TAP, les étudiants et professeurs de l'établissement ont exprimé la crainte de voir cet incident se reproduire à l'avenir.
Au cours d'une réunion d'urgence tenue au siège de l'université de Sousse, le doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines et plusieurs professeurs ont dénoncé ces actes de violence et décidé de poursuivre en justice les agresseurs qui ont semé le trouble parmi les étudiants et causé l'interruption des cours depuis 4 jours.
Ils ont appelé à la promulgation d'une circulaire interdisant le port du niqab dans les différents établissements universitaires.
Au début de l'année universitaire, une note prohibant le port du niqab a été publiée par le conseil scientifique de la faculté.