Latifa Lakhdhar : Que la Liberté devienne un droit sacré pour chacun et pour tous
«Nos cœurs battent pour ce que nous voulons le plus et le mieux à notre révolution : barrer la route à la transformation de la dictature en loi et nous réduire à la soumission face à elle ». D’une voix ferme et déterminée, Mme Latifa Lakhdhar, vice-présidente de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, ponctue les derniers passages de son allocution, jeudi au Bardo, lors de la cérémonie de clôture des travaux de la Haute Instance.
«Ce que nous voulons, proclame-t-elle, devant le Président de la République, le Premier ministre, les invités et ses collègues, qu’elle prend tous à témoins, c'est que la Liberté devienne un droit sacré généralisé , pour toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens, et sur le même niveau…Notre révolution, nous la voulons une rupture totale avec le totalitarisme, quels que soient ses référentiels et sa nature. Nous la voulons justice rendue à tous ceux qui ont été exclus du bénéfice des richesses nationales, individus, groupe et régions.»
En trois feuillets d’un texte soigneusement conçu sur le registre de la modestie, lus d’une voix déterminée qui épouse à chaque séquence évoquée l’atmosphère de son contexte, Mme Lakhdhar a restitué la démarche vers le consensus qui a permis l’adoption des textes fondateurs du processus électoral, mais aussi ceux que l’urgence commandait de prendre. La Haute Instance, rappellera-t-elle devait assumer une triple mission : concevoir les outils législatifs et règlementaires indispensables, assurer la veille contre les poches de résistance et leurs différentes expressions et traiter dans l'urgence les blessures de la révolution et leurs complications. Nous avons réussi parfois, échoué d’autres fois, mais avons maintenu notre cohésion et mené le processus à bon port.»
Solidaire des nobles causes, elle n’oublie pas de réaffirmer le soutien indéfectible au peuple palestinien dans sa lutte et à la Libye dans sa révolution.
En progressiste et démocrate irréductible, elle ne pouvait terminer ses propos sans dire : « Maintenant que nous avons évacué la nuit, nous voilà accueillir depuis le 14 janvier, l’aurore d’un jour nouveau, imprégnés d’un grand espoir d’un avenir démocratique dont nous n’épargnerons aucun effort pour édifier et défendre. Notre espoir est de voir la logique du consensus guider nos pas…Bientôt, nous serons ce que nous voulons être.»
Elle a droit à une standing ovation de la part de ses collègues.
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