Ben Jaafar : Au gouvernement sortant, nous dirons Asslama, Besslama
« C’est une page nouvelle que doit ouvrir la Tunisie, dès le lendemain du 23 octobre. Au gouvernement sortant, nous devons dire, Asslama et Besslama, et nous mettre au travail ». C’est ce qu’a affirmé le Dr Mustapha Ben Jaafar, secrétaire général d’Ettakatol, devant plus d’un millier de ses supporters, réunis dimanche dans un hôtel à El Menzah 7. Balayant ainsi l’idée de reconduction du gouvernement actuel, même de manière comprimée sous forme d’équipe de technocrates, il a déclaré : « il ne faut pas qu’ils sortent par la porte pour revenir par la fenêtre », fermant ainsi la porte à différentes supputations. Il rejoint, sur ce registre, Hamadi Jebali, d’Ennahdha et Issam Cheb du PDP, qui ont déclaré sur Express-FM, l’opposition de leurs partis au maintien de M. Béji Caïd Essebsi.
Dans un discours de plus d’une heure, en présence des listes Ettakatol dans les circonscriptions de Tunis1 et 2, le Dr Ben Jaafar a tenu à apporter «des clarifications importantes» quant aux positions de son parti à l’égard des alliances et coalitions. « Je l’affirme solennellement, dit-il, nous nous n’avons scellé aucune alliance avec aucune partie et nous ne sommes liés que par notre programme et nos idéaux, sans accepter d’y faire la moindre concession. Il faut cependant distinguer entre la participation à un gouvernement d’intérêt national, ce qui est envisageable, et une coalition au sein de l’Assemblée Nationale Constituante».
Précisant davantage sa position, sans citer cependant le ou les partis concernés, le leader d’Ettakatol, réaffirme l’ancrage de son mouvement dans la modernité et le respect des droits acquis. « Nous sommes l’un des rares partis, et il faut les chercher au microscope, à affirmer notre détermination à rompre totalement avec l’ancien régime et nous installer dans l’avenir, moderniste. Nous gardons les racines plongées dans notre histoire millénaire, notre patrimoine civilisationnel et notre identité arabo-musulmane, et portons nos regards vers les cieux de la modernité, en parfaite symbiose avec les temps nouveaux et les aspirations du peuple. »
S’adressant particulièrement aux femmes sur un ton rassurant et déterminé : «Il n’y aura aucun retour en arrière. Nous voulons aller encore plus loin en avant.»
Au passage, le Dr Ben Jaafar, bien qu’il ne se reconnaisse pas dans ces élections « des ennemis, mais plutôt des adversaires », ne manque pas de donner quelques coups de griffes. A « ceux qui jusqu’à la veille du 14 janvier multipliaient consultations et concertations pour former un gouvernement d’unité nationale ». Ou encore à « ceux qui à coups de fortes campagnes, revendiquent tout et tout de suite (imitant le geste de Tawa), et « promettent tout ».
Dernière accélération à l’adresse des électeurs, le Dr Ben Jaafar affirme : « Oui nous pouvons être le premier parti politique de Tunisie et devancer tous les autres. Cela ne dépend que de vous. Ceux qui ont peur des autres, n’ont qu’à voter pour Ettakatol. Ne gâchez pas votre voix, rien ne sert de l’accorder à des listes qui n’auront aucune chance de passer, faites-nous confiance et vous n’en serez pas déçus. Votez utile, sans le regretter. »