Caïd Essebsi : le gouvernement a tenu ses engagements ! Et vous ?
M. Beji Caid Essebsi, premier ministre du gouvernement de transition a rassuré, jeudi, les Tunisiens leur affirmant "qu'il n'y aura pas de vide juridique" après le 23 octobre dans la mesure où son gouvernement poursuivra sa mission jusqu'à la constitution d'un nouveau gouvernement.
"Nous poursuivrons notre mission jusqu'à la constitution d'un nouveau gouvernement", a expliqué M. Caid Essebsi. Citant des experts juristes, M. Caid Essebsi a souligné que la composition du nouveau gouvernement ne pouvait intervenir avant le 9 novembre si on tenait compte des délais de recours après les élections du 23 octobre, la date de réunion de l'Assemblée constituante ou encore l'élection d'un président de la constituante, de commissions et l'adoption d'une organisation provisoire des pouvoirs.
"C'est à ce moment là que la mission de l'actuel gouvernement prendra fin et que les responsabilités seront transférées à celui qui a été désigné pour assurer la présidence de la république ou celle du gouvernement", a dit M. Caid Essebsi.
Réfutant les doutes exprimés par certains concernant le déroulement du processus électoral, M. Caid Essebsi a estimé que la Tunisie donnera la preuve au monde entier qu'elle est apte à organiser des élections crédibles et à instaurer un processus démocratique réussi. "Nous donnerons la preuve qu'un Etat musulman est capable de construire une démocratie et que la religion islamique n'est nullement en contradiction avec les valeurs et les principes de démocratie", a-t-il soutenu.
Le gouvernement, a encore indiqué M. Caid Essebsi, a opté pour la cohésion avec l'ensemble des sensibilités, des institutions et des structures, rappelant son engagement à ne pas se présenter pour les élections permettant ainsi de conforter la crédibilité de l'échéance électorale.
Il a appelé, avec insistance, les tunisiens à participer massivement à l'élection de la constituante qui sera, a-t-il assuré, différente des élections précédentes "Il s'agit d'élections libres, pluralistes et transparentes en dépit des doutes et des menaces proférés par certaines parties", a-t-il affirmé.
Il a aussi critiqué les déclarations de certaines parties qui ne veulent pas, dit-il, de ces élections et qu'elles considèrent comme un sacrilège. "Ces parties devraient exprimer leurs opinions par le dialogue et non pas en faisant usage de violence, chose inacceptable et qui ne sera jamais tolérée par le gouvernement", a-t-il dit.
Pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, a-t-il encore relevé, le déroulement du processus électoral n'est pas du ressort de l'Etat puisque cette mission a été déléguée à une haute instance indépendante et élue présidée par un homme de confiance. "Avec le succès des élections, le gouvernement peut se dire avoir réussi la mission dont il avait la charge", a-t-il estimé.
"Nous nous sommes engagés à remettre le pays dans une situation meilleure que celle où nous l'avons trouvé. On n'a jamais dit que nous allons éliminer tout l'héritage de deux décennies de dictature" a-t-il souligné affirmant que les priorités du gouvernement ont été définies en fonction des ressources et des conditions existantes, citant en premier lieu le rétablissement de la sécurité. "Nous pouvons dire que nous avons réussi cette mission", a-t-il dit faisant par ailleurs un bilan positif des réalisations du gouvernement particulièrement en ce qui concerne le taux de croissance qui est passé de -3 % à 1,5% durant le troisième trimestre, la création de 50 mille nouveaux postes d'emploi ou encore les efforts en vue d'attirer de nouveaux investissements.