Elections : un grand vainqueur, Ennahdha...le naufrage du PDP
La Tunisie retient son souffle. Mais, quand bien même les résultats définitifs du scrutin du 23 octobre, ne seraient connus que mardi, on peut d’ores et déjà affirmer que le mouvement Ennahdha en sera le grand vainqueur puisqu’il arrive en tête dans la plupart des circonscriptions en Tunisie et à l’étranger. Selon les dernières estimations, il serait crédité de 55 % des voix, soit une soixantaine de sièges. Ce qui lui permettrait de former sans doute une coalition avec ses poursuivants immédiats, le Congrès Pour la République et Ettakatol pour constituer la majorité à la Constituante. Il n'est pas exclu qu'ils soient rejoints par d'autres formations comme l'étonnante "El Aridha Chaabia".
Quand Hachmi Hamdi s'invite dans la cour des grands
Car si la victoire d’Ennahdha était prévisible, celle de ce parti dirigé par Hachemi Hamdi, un personnage haut en couleurs qui n'hésite pas à se présenter sur sa page facebook comme le président de la république tunisienne depuis février 2012 (sic), transfuge de la formation de Rached Ghannouchi et propriétaire de la chaîne émettant à partir de Londres, El Moustakella, sera, probablement, la grande surprise du scrutin de dimanche. Rien que dans sa région d’origine, Sidi Bouzid, il devra remporter cinq sièges. On parle même d’une...dizaine de sièges pour l'ensemble des circonscriptions(Tunisie et étranger). Ce succès est d'autant plus remarquable que Hamdi n'a pris part à aucun débat télévisé ou radiodiffusé pendant toute la campagne, se contentant de quelques déclarations et surtout de promesses pour les électeurs à partir de la capitale britannique (des cartes soins gratuits et la création...d'un million d'emplois).
Par contre, le Parti démocrate progressiste (PDP), qui était considéré comme le second parti tunisien après Ennahdha a reconnu sa défaite : « C'est la décision du peuple tunisien. Je m'incline devant ce choix. Je félicite ceux qui ont obtenu l'approbation du peuple tunisien", a déclaré la secrétaire générale, Maya Jribi à l’AFP, affirmant que son parti se rangerait dans le camp de l'opposition à la future majorité.
"Nous serons toujours là pour défendre une Tunisie moderne, prospère et modérée", a poursuivi la chef du parti qui avait axé sa campagne sur son opposition au parti Ennahdha.
"Je pense que la Tunisie est en train de vivre un tournant", a-t-elle estimé, ajoutant: "nous serons vigilants et nous jouerons notre rôle dans la sérénité".
L’autre grande déception de cette consultation électorale, le PDM, a, par la voix de son secrétaire général, Riadh Ben Fadhl imputé notamment sa défaite à « son incapacité à faire passer son message et son projet de société ».Interrogé par Mosaïque fm, Riadh Ben Fadhl a indiqué « qu’aucune démission n’est envisageable pour la société civile qui doit toujours être présente sur le terrain ».