Mustapha Ben Jaafar: «Ettakatol participera au gouvernement, mais nous serons vigilants »
«Nous y avons appelé déjà bien avant les élections et la situation aujourd’hui l’exige encore plus : Ettakatol participera au gouvernement d’intérêt public, mais nous serons vigilants quant à la concrétisation des objectifs de la révolution, la préservation des acquis, notamment sociaux et le respect des libertés». C’est ce qu’a affirmé le Dr Mustapha Ben Jaafar, secrétaire général du FDTL (Ettakatol), porté par les urnes en troisième force politique du pays. « Nous tenons à contribuer au gouvernement où nous serons une force d’action mais aussi de vigilance vis-à-vis des autres parties, a-t-il souligné. Quand nous aurons une main au guidon, nous espérons que nos partenaires nous éviteront de déraper », a-t-il poursuivi, faisant une allusion directe à ce que sera l’attitude d’Ennahdha. Sans vouloir être menaçant, le Dr Ben Jaafar n’a cependant pas manqué de souligner que « en cas de force majeure, Ettakatol sera amené à prendre une décision majeure : quitter le gouvernement ».
Après avoir longuement plaidé en faveur de cette participation, approuvée par les bases, le leader du FDTL a révélé que les concertations engagées avec les parties concernées se situent actuellement au stade du principe de participation et la plateforme à convenir, sans s’étendre à d’autres aspects tels que l’affectation de hautes charges ou la distribution des maroquins. « Nous le faisons, souligne-t-il, d’égal à égal, en parfait alignement sur nos principes, valeurs et programme et nous agissons pour élargir cette coalition au plus grand nombre d’acteurs politiques et sociaux. Au-delà du poids quantitatif issu des urnes, chaque entité conserve son véritable poids et mérite d’être associée sur le même pied d’égalité à cette coalition. Ettakatol entend y rallier les forces du centre et de la gauche. »
Le Dr Ben Jaafar a lancé un appel à tous les partis, composantes de la société civile et personnalités indépendantes à soutenir ce processus de coalition, faisant nettement un distinguo entre la participation au gouvernement et l’action au sein de l’assemblée nationale constituante. « Si au sein du gouvernement, nous devons agir ensemble et très vite pour face à une situation urgente, notre diversité s’exercera plus amplement à travers l’élaboration de la Constitution et le travail législatif et de contrôle de l’exécutif. »