Un débat tuniso-tunisien chaud, chaud sur France 2
L’Occident adore se faire peur. Après "le péril rouge", "le péril jaune", c’est au tour du "péril vert" de nourrir à tort ou à raison, les inquiétudes, comme en témoignent les centaines d’articles de presse et émissions télévisées et radiophoniques qui fait florès depuis quelque temps. On en a eu la preuve, une fois de plus lors de la diffusion, lundi soir, de L’émission politique bien connue de France 2, « Mots croisés », animée par Yves Calvi. Au menu, le printemps arabe avec les révolutions libyenne, égyptienne, syrienne, mais surtout tunisienne qui a donné lieu à des échanges tuniso-tunisiens assez vifs entre, d’un côté, Souhayr Belhassen, Présidente de la Ligue Internationale des Droits de l’Homme et la cinéaste, Nadia El Fani et de l’autre, en duplex de Tunis, le philosophe, Abou Yaarab Marzouki, qui vient d’être élu sur la liste de Tunis I d’Ennahdha.
Près de 45 minutes de débats qui ont révélé, une fois de plus, le profond hiatus entre les deux parties, le débat tournant souvent au dialogue de sourds. Deux Tunisie aux positions tranchées, irréductibles, étaient face à face au point que l'animateur et les invités français, en étaient réduits à jouer le rôle de modérateur, avec un succès très relatif. Sur la plupart des sujets évoqués, comme la polygamie, l'adoption, les assurances de l’un n’ont donc pas réussi à lever les appréhensions des autres, laissant les téléspectateurs, notamment tunisiens sur leur faim. Mais au point où nous en en sommes, le fait de poursuivre le dialogue sur des sujets à forte charge émotionnelle, n'est-il pas en soi un élément positif ?