Mustapha Ben Jaafar à la BVMT : La Bourse à la recherche d'une place au soleil
Qui a dit que nos hommes ne s’intéressaient pas suffisamment à l’économie ? En moins d’une semaine, la Bourse de Tunis a reçu deux poids lourds de la scène politique, Hamadi Jébali, jeudi 27 octobre et Mustapha Ben Jaafar, ce mercredi. Il est vrai qu’ils répondaient à l’invitation du Comité ad hoc chargé de faire la promotion de la Bourse auprès des chefs de partis. Le secrétaire général du parti Ettakattol est venu, entouré de ses conseillers économiques. Il a écouté attentivement. A-t-il été convaincu ? Tout porte à croire qu’il n’a pas été insensible au plaidoyer de Fadhel Abdelkéfi. Tout à l’heure, en annotant le livre d’or, il insistera sur la nécessité de relancer la machine économique en mettant à contribution toutes les « manettes » disponibles pour mobiliser les investissements nécessaires, reprenant certains concepts évoqués : « transparence », « bonne gouvernance », « volonté politique » etc.
Pendant une bonne vingtaine de minutes, le Président de la Bourse de Tunis flanqué de son directeur général, M. Bechiou et des membres du Comité ad-hoc, défendra avec beaucoup de conviction la cause de ce « parent pauvre de l’économie » qui « malgré une infrastructure juridique appropriée » est encore sous utilisé, puisqu’il ne représente que 5% de l’économie nationale et ne touche que 57 entreprises, en grande partie des institutionnels. Il fera ressortir le paradoxe entre cet état de fait et le rôle que peut jouer la Bourse pour revitaliser une économie aujourd’hui atone, notamment en matière de mobilisation de l’épargne nationale d'autant plus que les entreprises qui ont atteint ou même dépassé parfois leur capacité d’endettement auprès des banques, sont aujourd’hui à la recherche d’alternatives pour lever les fonds nécessaires à leur développement. Le recours au marché financier en est une. Il évoquera entre autres, l’intérêt que l’Etat aurait à introduire les entreprises confisquées en bourse. Un discours bien ficelé et des arguments qui portent qui sera suivi par un débat au cours duquel il sera question de grands projets, d’emplois, du problème de transmission des entreprises qui se pose avec acuité. le marché financier pourrait y apporter les réponses adéquates, répondra M. Abdelkéfi.
La séance a été fructueuse pour les deux parties et un consensus semble se dégager : la marginalisation de la Bourse n'a que trop duré. Prochain invité, mardi, Moncef Marzouki.