Pas de congé pour les politiques, même durant de l'Aïd : on se concerte tous azimuts!
Visites ininterrompues aux quartiers généraux des différentes forces politiques et sociales : on consulte et se concerte ! Les sites qui affichent le plus de fréquentations sont indéniablement ceux des trois partis arrivés en tête aux élections, dans l'ordre, Ennahdha, le CPR, Ettakatol , mais aussi l’UGTT. Abdessalam Jerad a d’ailleurs choisi de recevoir se hôtes, non-pas au siège historique de la Place M’hammed Ali, mais à la Villa des Roses, Place Pasteur, qui abrite le siège de l’Union Syndicale Maghrébine. Un présage, peut-être où il trouvera probablement un point de chute, dès son départ du secrétariat général de la centrale ouvrière, à l’issue de son prochain congrès devant se tenir fin décembre à Tabarka.
Après avoir reçu « longuement » Hamadi Jebali, Jerad s’est entretenu avec le Dr Mustpha Ben Jaafar. Celui-ci est un syndicaliste de longue date puisqu’il avait fondé, du temps d’Habib Achour, en 1977, le syndicat des médecins hospitalo-universitaires. Réitérant l’indépendance de l’UGTT, Jerad, rapporte son entourage, a clairement expliqué à ses interlocuteurs que la centrale ouvrière maintient sa position de non-participation à tout gouvernement, fût-il d’union nationale.
Aussi, et alors que les consultations se poursuivent entre les trois partis, pour convenir de la plateforme et du programme politique, le Pôle Démocratique vient de se déclarer partisan d’un « gouvernement de compétences nationales ». Selon son porte-parole, Riadh Ben Fadhl, il s’agit d’abord de rallier un grand nombre de formations politiques non-majoritaires au sein d’une Koutla parlementaire et d’appeler à la constitution d’un gouvernement qui s’élargit à toutes les forces vives, sans cependant y faire figurer, en dehors du Premier ministre, ni les premiers dirigeants des partis, ni les élus de l’Assemblée Nationale Constituante. C’est-à-dire d’autres figures issues émanant des mouvements politiques et de hauts cadres de la nation.
La trêve de l’Aïd sera sans doute mise à profit pour peaufiner, discrètement, les alliances à sceller, afin d’accélérer les concertations, pour aboutir, au milieu de la semaine prochaine, aux accords de principe escomptés et engager ainsi la deuxième phase relative à la répartition des différentes attributions. Pas de congé pour les politiques, donc, même durant l’Aïd.