Constituante: Comment se tiendra la première réunion mardi 22 novembre
L’Assemblée Nationale Constituante sera convoquée pour se réunir le mardi 22 novembre au Bardo. Le décret de convocation, pris par le Président de la République par intérim, sera publié début de semaine au Journal Officiel. Ce texte, conçu en décret-long, ne se contentera pas de convoquer les élus mais précisera aussi les modalités de déroulement des premières séances de l’Assemblée, notamment pour ce qui est de l’élection de son bureau qui sera formé d’un président et de deux vice-présidents et de la constitution de deux premières grandes commissions. La première sera chargée de l’élaboration du règlement intérieur et la seconde, de l’organisation des pouvoirs publics. Respectant le principe de parité institué, le bureau comprendra au moins une femme, qu’elle soit présidente ou vice-présidente. Les partis politiques représentés à l’Assemblée ont tous approuvé cette démarche lors de la réunion tenue, samedi à Carthage, à l’invitation du Président de la République par Intérim, M. Foued Mebazaa.
«Cela nous enlève une grand épine du pied » se félicite un chef de parti présent à cette réunion, dans une déclaration à Leaders. « L’initiative du Président Mebazaa, ajoute-t-il, est fort utile pour nous faire gagner du temps et nous éviter de nous étaler, dès les premières heures de l’Assemblée, dans de longs débats et, sans doute, des querelles sur les premières mesures d’organisation pratiques à prendre. Plus encore, elle constitue un acte historique qui servira de référence aux pays qui aborderont leur transition démocratique. La voie est ainsi balisée pour qu’on démarre sur de bonnes bases».
Des solutions acceptées par tous
Les modalités étant si claires et raisonnables, une heure aura en effet suffit pour parvenir à un accord sur la proposition du Président Mebazaa qui a, semble-t-il, agréablement pris de court, les chefs de partis. Invités pour une réunion de concertation, sans détails précis, ils ne s’attendaient pas, selon nombre d’entre eux, à trouver une proposition complète, bien structurée, qui agrée les différentes formations politiques. « En arrivant à Carthage, rapporte à Leaders, un participant, chacun d’entre-nous était un peu sur la défensive, ayant ses propres questions et ses propres positions. Déjà, les premiers contacts courtois au salon d’accueil ont dégelé l’ambiance, puis, une fois installés dans la salle de réunion et recevant le dossier de travail avec les documents proposés, nous nous sommes mis à les examiner et avons rapidement compris que nous nous acheminons vers de bonnes solutions, acceptables par tous ».
Le Président Mebazaa avait ses côtés le Pr Yadh Ben Achour et M. Ridha Belhadj, ministre-délégué auprès du Premier ministre ainis que son directeur du cabinet et son conseiller pour les affaires politiques. Ennahda était représenté par Cheikh Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali et Noureddine Bhiri. Le Dr Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol) était accompagné d’Abdellatif Abid, le CPR a délégué Mohamed Abbou, le PDP, Maya Jeribi et Issam Chebbi, le PDM Ahmed Brahim, Fadhel Moussa et Riadh Ben Fadhl, Afek Tounès, Mohamed Louzir et Yassine Brahim, Al Badil, Habib Zyadi, et Al Moubadara par Rim Mourali et Abderrahamane Jomli.
Deux présidents restent à convenir
Si le Président Mebazaa a ainsi garanti les bonnes conditions pour le démarrage des travaux de l’ANC, les partis majoritaires ne sont pas encore au bout de leurs peines, quant à la constitution d’une coalition de gouvernement. Ennahda s’est contenté pour le moment du seul poste de Premier ministre (Hamadi) Jebali, laissant à ses partenaires de s’entendre sur les deux autres importantes charges, à savoir celle de président de la République et de président de l’Assemblée. Le duel (politique) entre les deux professeurs de médecine et chefs de parti, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar n’a pas encore livré son résultat. Le durcissement d’une partie qui agite un droit de veto, exacerbe nombre de corporations et de corps constitués, au moment où le pays, comme l’opinion publique internationale, attendent des messages forts, d’entente et d’assurance. Maintenant que la date du 22 novembre est fixée, les délais impartis à cette entente se raccourcissent et il n’est pas exclu qu’Ennahda fixe à ses partenaires une date limite pour convenir du candidat proposé pour chacun de ces deux charges.