News - 13.11.2011
Marzouki, Ben Jaafar et les autres : Qui présidera à Carthage? Et au Bardo ?
Ultime semaine que celle qui commence ce lundi, avec comme point d'orgue l’accord tant attendu des principales forces politiques quant à la désignation des futurs président de la République et de l’Assemblée Nationale Constituante. Discret sur ses préférences, Ennahda a incité ses deux principaux partenaires, le CPR et Ettakatol à parvenir à un accord acceptable. Gardant son téléphone portable en mode silencieux, le Dr Marzouki multiplie les concertations pour affirmer sa détermination à occuper lui-même la magistrature suprême. A ses yeux, l’option Béji Caïd Essebsi n’est pas envisageable, « tant la rupture avec le passé, même le passé récent, est fortement revendiquée par le peuple », argue-t-il en premier lieu. Mais, aussi, de par « la légitimité du CPR et de son propre parcours militant notamment à la LTDH, la valeur des engagements qu’il a pris et la nécessaire répartition des charges », ajoute-t-il. Persistant dans sa position qu’il affirme non-négociable, il en fait un motif central de coalition ou de rupture.
A sa manière, discrète mais affirmée elle aussi, le Dr Ben Jaafar se voit légitimement porté à Carthage, durant cette année transitoire. Il a derrière lui un parti profondément ancré dans la lutte contre la dictature et sans cesse enrichi par des adhérents partageant les mêmes valeurs centristes et progressistes, un parcours syndicaliste à la tête du syndicat des assistants hospitalo-universitaires qu’il avait fondé, il y a près de 35 ans, au sein de l’UGTT, et un programme en 100 points, bien clair.
Les deux profils de professeurs de médecine, militants des Droits de l’Homme et grands résistants contre Ben Ali, se trouvent mis en parallèle, ne pouvant être distingués que par le charisme particulier de chacun et la vision de la conduite de la nouvelle étape. Faute d’aboutir, dans les quelques jours qui restent, à un accord, ils risquent tous deux de compliquer la tâche de leurs partenaires, notamment Ennahda.
Plusieurs idées sont alors avancées, pour s’en sortir. D’abord, verrouiller le mandat présidentiel provisoire, en prérogatives, durée et surtout condition de non représentation à la prochaine élection présidentielle. Celui qui assumera la présidence transitoire, ne le fera que pour une seule année, avec des pouvoirs très réduits et ne pourra pas se présenter aux présidentielles : un ticket non renouvelable.
Autre option évoquée, ici et là, mais semble-t-il non-acceptée : inviter l’actuel président par Intérim, M. Foued Mebazaa, à prolonger son mandat. Mais connaissant sa fidélité à son engagement fermement pris dès le début de la révolution, il déclinera sans doute cette proposition. A moins que… comme le veut la politique, mais ce sera alors une hypothèse extrême.
Reste alors le recours à une tierce figure nationale indépendante. Sur ce registre, les noms ne manquent et l’effet de surprise peut être grand. Mais, cette option ne vient pour le moment qu’en dernier lieu, lorsque tous les efforts de médiation entre Marzouki et Ben Jaafar seront épuisés. Une date limite semble être fixée à cet effet.
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