Quels profils pour les nouveaux ministres ?
Alors que les débats s’intensifient concernant les nominations de ministres dans le nouveau gouvernement, il m'est arrivé de me poser la question de savoir quel profil doit avoir un ministre en Tunisie Post-révolution ? J’ai suivi avec beaucoup d’attention les débats à la télévision et à la radio et à chaque fois, ce qui avait attiré mon attention malheureusement c’était l’absence de débats de fond, sans doute en raison de l'absence de nos jeunes compétences, des universitaires.
Ces débats, bien qu’intéressants n’ont pas permis à mon sens d’aborder les vrais questions de la nouvelle république à savoir comment éradiquer le chômage, comment améliorer l’employabilité des jeunes, quelles stratégies devrait-on développer dans les secteurs prometteurs d’emploi, quelles sont nos orientations dans le domaine des technologies de l’information, etc.car il fallait pour en débattre des spécialistes, d'où l'importance du profil des ministres du prochain gouvernement. Conscient de la difficulté de la tâche, j’ai tenu à apporter une modeste réflexion sur cette question.
Il est important tout d’abord de marquer la rupture avec le passé. Les nouveaux ministres doivent être des hommes et des femmes n’ayant pas eu de hautes responsabilités sous l’ancien régime( ancien Ministre, ancien PDG, etc.). Ils doivent être compétents dans leur domaine en alliant l’expérience du terrain et le haut niveau académique.
Pédagogues, et disposant de qualités indispensables de communication et d’ouverture d’esprit, les nouveaux Ministres auront plusieurs défis socio-économiques à relever avec différents acteurs et parties de la société.
Une moyenne d’âge du nouveau gouvernent inférieure à 50 ans est fortement recommandé, sachant que la révolution a été faite par de jeunes tunisiens. Nous pouvons nous inspirer des Etats unis (Barak Obama est né en 1961), de la France (Nicolas Sarkozy est né en 1956), et les exemples sont multiples dans les nouvelles démocraties. Un gouvernement offrant aussi une parité homme-femme serait également un excellent indicateur pour nos partenaires et associés. Universitaires (titulaires si possibles de Doctorat) et disposant d’expérience réussie dans le monde de l’entreprise, Experts reconnus dans leur domaine, Innovateurs, jeunes et dynamiques, capables de réformer et surtout sans a priori idéologiques, les nouveaux ministres nommés pourront ainsi à mon avis mettre à profit leur compétence académique, leur connaissance du monde de l’entreprise, et leur pédagogie au service de la Tunisie.
Je ne proposerai pas de noms, mais l’Université tunisienne constitue un vivier de ministrables, formés dans des grandes écoles nationales et internationales et disposant de l’expérience de terrain nécessaire.
Dr. Adlen LOUKIL,
Universitaire