Au secours Meherzia Labidi, ils sont devenus fous !
Heureuse surprise que nous procurait le visage souriant et affable de cette élue d’Ennahdha qui s’avança, le jour de l’inauguration de l’assemblée constituante, pour prendre, aux côtés du Président de l’Assemblée, M. Mustapha Ben Jaâfar, la place de première vice-présidente. Mais Meherezia Labidi s’est avéré avoir d’autres qualités encore plus intéressantes. Une petite recherche sur Internet nous fait découvrir ses déclarations appelant à la paix et aux dialogues entre les religions. Sa « lettre ouverte à mes sœurs qui portent le voile intégral» fait rapidement le tour de la toile tunisienne. Et pour cause. C’est un véritable appel à la raison pour toutes celles qui ont choisi de se couvrir le visage dans les lieux publics, ce que cette intellectuelle n’hésite pas à qualifier d’extrême se demandant même si les femmes n’étaient pas le visage de l’islam qu’il fallait montrer et non cacher ?
En s’appuyant sur des hadiths du Prophète bien aimé tel que celui où il dit « un sourire adressé à votre prochain est l’équivalent d’une aumône », elle se demande comment mettre en œuvre un tel enseignement si l’on avance le visage caché. Elle rappelle que la religion musulmane est l’une de celles qui a le plus prôné l’équilibre et la juste mesure et que les musulmanes sont appelées à être discrètes mais non à disparaître.
Elle précise enfin que celles qui cherchent à cacher leur visage pour ne plus être tentées par les hommes et ne plus les tenter oublient que la véritable piété ce n’est pas fuir mais savoir résister et développer sa propre force intérieure.
Des paroles sages qui tranchent avec les propos malheureux de sa collègue Souad Abderrahim, pourtant présentée comme la figure de modernité du parti Ennahdha, qui avait ému et choqué en parlant des femmes célibataires et de l’adoption notamment.
Au moment où la tension, sur les campus universitaires notamment, est à son comble à propos, justement du port du nikab, l’intervention de Mme Maherzia Labidi serait la bienvenue. D’une manière plus générale, un appel au calme de la part du parti qui a gagné les élections devient urgent. En attendant, c’est un dialogue de sourds et un replay de la campagne électorale auquel on assiste entre ceux qui prétendent défendre la religion et ceux qui veulent préserver les libertés. Le tout sur fond de violence, qui risque d’éclater à tout moment…