Manoubi Boussandel Entre affection et processus
Artiste peintre de talent, Manoubi Boussandel, 71 ans, vient de décéder le 25 octobre 2011. Très doué pour le dessin et la peinture, il s’était inscrit en 1964 à l’Ecole des Beaux-Arts, venant de son «modeste et agréable village de Menzel Abderrahmane, près de Bizerte, berceau de son enfance et source de son inspiration.
Ce merveilleux cadre naturel l’a profondément influencé. Son village était sujet et lieu d’exécution picturale durant 47 ans, cherchant toujours à faire revivre ses premiers souvenirs tant dans sa peinture que ses écrits. Sa pratique artistique n’a cessé d’évoluer d’une période à l’autre. Je l’accompagnais fréquemment dans son atelier. Le processus historique de son expérience artistique transgressait l’affirmation du milieu ; c’est dans cette affirmation que ses sujets s’intitulent.
Sa pratique reflète la démarche active qui répondait à une tradition picturale spécifique, produisant des effets de profondeurs ; des touches pêle-mêle se combinaient et produisant une organisation spatiale particulière de l’artiste :
• Du blanc, du bleu, de l’ocre, du rouge…
• Des personnages féminins… des sujets marins... Il adorait la nature, une logique personnelle caractérisait son travail.
Ancré dans la tradition picturale, il a créé sons oeuvre.
La perception de ses peintures et de ses couleurs évoquait les consciences culturelles et artistiques de Boussandel. Ainsi que ses techniques qui joignaient la vivacité de l’acte à l’effet optique: il peignait toujours debout
Des éponges, de gros pinceaux, des récipients différents, une palette tamisée : d’une couleur naît une autre. Du hasard naissait la forme et de l’imaginaire se dévoile le sujet.
Une relation affectueuse liait l’artiste à ses outils. Il les adorait tous. Mon père est demeuré très attaché à sa peinture, même lorsqu’il a été admis début octobre dernier à l’hôpital Mongi-Slim de La Marsa. Alité, il a demandé qu’on lui ramène son carnet de croquis et ses traceurs. Il a continué à y dessiner jusqu’au 13 octobre dans l’après -midi. C’était dix jours avant son décès.
Ahlem Boussandel Jameli