le candidat d'Ennahdha pour le M.A.E veut renouer avec la diplomatie bourguibienne
Il y a quelques semaines, le journal télévisé de 20 heures de la Wataniya avait invité sur son plateau, un illustre inconnu, Rafik Abdessalam, pour évoquer des sujets de politique étrangère. Présenté comme expert de politique étrangère, sans autre précision, son nom et son accent avaient donné à penser à beaucoup de téléspectateurs qu’il s’agissait d’un ressortissant moyen oriental. On a appris par la suite qu’il était militant d’Ennahdha. Son nom figure aujourd’hui parmi les personnalités citées pour occuper le poste de ministre des affaires étrangères. Titulaire d’un doctorat de sciences politiques de l’université de Westminster en Angleterre et actuellement directeur du Centre de recherches et d’études de la chaîne de télévision qatarie, Rafik Abdessalam veut, au cas où il serait choisi pour occuper ce poste, renouer avec la période bourguibienne en matière de politique étrangère.
Son programme ? Rendre son éclat à la diplomatie tunisienne en « s’entourant de toutes les compétences tunisiennes à l’exception de celles qui sont impliquées dans des affaires de corruption », parce que « la politique étrangère n’est pas l’affaire d’un parti ou d’un groupe de personnes, mais la défense des intérêts de la Tunisie », ainsi qu’il l’a souligné à un journal de la place. Il a cependant noté qu’il n’y aura pas de révision déchirante de la politique étrangère tunisienne. Il s’agira selon lui « de remédier surtout aux insuffisances et lacunes de la période antérieure et de développer les acquis parce que la Tunisie a des traditions assez anciennes en matière de politique étrangère ».
Rafik Abdessalam qualifie Rached Ghannouchi de « vieil ami de la famille », [ il est même plus que cela, son beau-père], quant à Ennahdha, il avoue en être « très proche ». Enfin, il se prononce pour une légalisation du parti Ettahrir , «il y a bien en Europe des partis radicaux qui prônent la dictature du prolétariat».