ANC : Ennahdha fait des concessions
(Mise à jour à 20 H 00)
Démarrage mardi après midi du débat général autour des projets de règlement intérieur et de l’organisation provisoire des pouvoirs publics. Les intervenants dont la plupart appartenaient à l’opposition se sont montrés très critiques s’agissant surtout de certains articles relatifs aux prérogatives du président de la république et du chef de gouvernement, les modalités de vote de la motion de censure contre le gouvernement, ainsi que le cumul des fonctions de ministre et de membres de la constituante et la désignation des hauts fonctionnaires et surtout du gouverneur de la BCT. Sur ce dernier point, l’accent a été mis sur la nécessité de maintenir l’indépendance de cette institution vis-à-vis de l’exécutif pour lui permettre de jouer le rôle qui est le sien sur les plans monétaire et économique.
Il faut dire que même à l’intérieur de la coalition, des membres d’Ettakatol avaient critiqué et annoncé clairement leur intention de voter contre le projet de loi portant organisation des pouvoirs publics au cas où certains articles ne seraient pas amendés. Face à cette levée de boucliers, Ennahdha a fait machine arrière. Il est désormais acquis que la coalition est prête à procéder aux amendements réclamés par l'opposition et notamment à renoncer à la majorité des deux tiers requis pour le vote de la motion de censure qui constituait la principale pierre d'achoppement.Samir Dilou l'a affirmé au cours de séance de l'après midi. Mohamed Abbou du CPR l'a confirmé. D’ailleurs, le secrétaire général du mouvement, Hamadi Jebali avait souligné dès mardi matin qu’il était ouvert à toutes les propositions.
Alors que les murs du palais du Bardo retentissaient des échos de ces débats, à l’extérieur, des représentants de la société civile rejoints par les étudiants de la faculté des lettres de la Manouba depuis mardi matin suite à des agressions dont le doyen et un enseignant ont fait l’objet poursuivaient leur sit in pour la sixième journée consécutive. Selon une déclaration rendue publique par les sit-inneurs, le projet d’organisation provisoire des pouvoirs publics se veut un instrument pour instaurer une nouvelle dictature dirigée par un seul parti qui commande et contrôle tous les départements de l’Etat et tous les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
Dans cette même déclaration, ils plaident en faveur de la modification du projet du règlement intérieur de la Constituante et de l’adoption, à la majorité des deux tiers, de toutes les décisions.
Il s’agit, également, de soumettre le projet de la Constitution à un référendum populaire, dans le droit fil de la consécration de la démocratie populaire.
Les sit-inneurs se prononcent, aussi, en faveur de la diffusion en direct des débats de l’Assemblée nationale Constituante et de ses Commissions et de la publication de tous les textes qui en sont issus et des procès-verbaux de leurs réunions....