CDI pour les constituants
Le désenchantement était perceptible ce mercredi sur les bancs de l’opposition à l’ANC après l’adoption de l’article premier du projet de loi relatif à l’organisation provisoire des pouvoirs publics. Dans les couloirs du palais du Bardo, certains membres de l’opposition n’avaient pas de mots assez durs pour critiquer « la dérobade » de la troïka. L’article qui a été voté par 153 voix contre 39 dont 7abstentions (probablement des membres d’Ettakatol) ne mentionnait pas la durée du mandat de la constituante comme le voulait l’opposition qui avait proposé une année avec la possibilité de proroger ce délai de six mois par un vote à la majorité des deux tiers. Pourtant, onze partis dont Ennahdha et Ettakatol avaient signé en septembre à l’initiative de Yadh Ben Achour un document stipulant que le mandat de la Constituante ne devrait pas dépasser un an. Justifiant le refus de son parti de mentionner la durée du mandat de l'ANC, Noureddine Béhiri, porte-parole d'Ennahdha a souligné sue son parti respectera l'engagement pris en Septembre. Pourquoi dans ce cas, avoir refusé d'en faire mention dans l'article premier au risque de fournir des arguments à ceux qui doutent de la sincérité du mouvement ? « La coalition tripartite n’a pas tenu ses promesses », accuse pour sa part, Issam Chabbi, du PDP. «Cela n’augure rien de bon pour la suite», commente un observateur.
La confiance établie mardi après les concessions faites par le parti dominant concernant notamment le vote à la majorité de 50+1 de la motion de censure du gouvernement a donc laissé la place à une défiance qu’il sera difficile d’effacer. Pour le moment, Ennahdha a tout lieu d’être satisfaite de ce vote qui a démontré qu’elle disposait d'un gisement de voix important chez les indépendants et El Aridha dans lequel elle pourrait puiser le moment venu, en cas de défection d’Ettakatol dont le vote de certains de ses membres n'ont jamais accepté l'alliance avec le parti islamiste.
Il est noter qu'au cours de la même séance, le préambule du projet de loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics a été voté à l'unanimité et ce après l'introduction des amendements et la modification de sa dénomination par «loi constitutive relative à l’organisation provisoire des pouvoirs».