Caïd Essebsi: ceux qui vont venir n'auront pas l'excuse du provisoire
« Ce n’est pas pour dédouaner ceux qui vont venir : la prochaine étape sera la plus difficile » estime le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi. Il ajoute : « Les Tunisiens sont légitimement très exigeants. Nous avons su les faire patienter, mais la conjoncture internationale ne sera pas très favorable et ceux qui viendront, et je les soutiens, n’auront plus l’excuse du provisoire. Les exigences seront encore plus vives ». Le message est clair.
S’exprimant lundi matin à l’ouverture de la rencontre sur la stimulation de la croissance et du développement durant la période transition, au siège de l’Utica, organisée avec la BERD et le CMI, M. Caïd Essebsi a souligné que l’intégration totale de la Tunisie dans l’économie mondiale, à commencer par l’espace européen est un impératif qui doit s’accomplir dans les meilleurs délais et au plus tard d’ici 2020. Interrogé sur les dispositions du nouveau gouvernement à l’égard de la stratégie de développement économique et social élaborée par l’équipe sortante, le Premier ministre a souligné que cette stratégie avait été conçue sans aucun parti pris idéologique et sur la base des vrais constats et des vrais défis qui demeurent les mêmes pour la Tunisie, quelque soit le gouvernement en place. Elle a le mérite, rappelle-t-il, d'avoir été l’œuvre à 100% d’experts tunisiens et qu’elle a été adoubée par d’éminents spécialistes internationaux dont des Prix Nobel de l’économie. Son grand avantage, a ajouté M. Essebsi, c’est qu’elle est paramétrable selon la conjoncture.
Au cours de son intervention, la dernière probablement qu’il prononce dans une enceinte économique avant de passer le relais au nouveau Premier ministre, M. Caïd Essebsi, très décontracté comme à son accoutumée et très applaudi par une assistance formée d’hommes d’affaires et d’experts internationaux, s’est laissé aller à son habituel humour. « Beaucoup de jeunes chômeurs ont des diplômes supérieurs, nous dit-on. Pourquoi alors ces diplômes qualifiés de supérieurs ne leur garantissent pas pour autant un emploi. » Ou encore : « Il n’y a pas de printemps arabe, juste un début de printemps tunisien ». Et : « Vous savez, j’ai fait partie du premier gouvernement de l’Indépendance et j’ai accepté, après la révolution de répondre à l’appel, mais cette fois-ci, j’espère que ce sera le dernier gouvernement auquel j’aurai appartenu ! ». La salle apprécie !