Moncef Marzouki, élu président de la république
L’Assemblée nationale constituante, réunie lundi après-midi en séance plénière a élu Moncef Marzouki, président de la république par 153 voix contre 44 votes blancs, 2 abstentions et deux voix contre pour un total de 202 votants. Conformément à l’article 10 de la loi constitutive portant organisation provisoire des pouvoirs publics, le vote s’est fait à bulletin secret. Sur les dix candidats qui s’étaient présentés, seul le Dr Marzouki, candidat de la troika, répondait aux conditions requises alors que les autres n'avaient pas recueilli les 15 signatures nécessaires (pour 8 candidats) ni atteint l'âge minimum, 35 ans, pour le neuvième. L'opposition n'avait pas présenté de candidat et avait appelé à voter blanc qui consiste à déposer dans l'urne des bulletins blancs.
Aussitôt les résultats du vote annoncés, il est félicité par les membres de son parti puis par ses partenaires de la coalition. On entonne en chœur l’hymne national puis le silence s’installe dans la salle. Emu, le nouveau président monte à la tribune et fait une courte déclaration : « je perçois à travers ce vote, un message de soutien, mais un autre de mise en garde. Le premier émane de tous ceux qui m’ont accordé leurs voix et le second de ceux qui se sont abstenus, comme pour me signaler qu’ils seront vigilants, qu’ils vont me superviser en permanence lors de l’accomplissement de mon mandat, jugeant chacun de mes actes. Je tiens à les remercier et à leur dire que c’est cela la véritable démocratie et que leur message m’est bien parvenu».
Il rejoint son bureau pour en ressortir quelques minutes plus tard, toujours sans cravate. il est assailli par les journalistes. C’est la grande cohue. Le service d’ordre essaie de lui frayer la voie. Devant une forêt de micros, il fait une courte déclaration : «Deux grands moments m’ont marqué au cours de ma vie, la naissance de mes deux filles, Nadia et Mariam et mon élection à la présidence de la république». A sa sortie, des you you fusent, couverts par un concert de Klaxons. Son escorte l’attend. Direction : Sousse où il réside toujours.
Le nouveau président prêtera serment mardi dans la matinée au cours d'une séance plénière de l'ANC et prononcera un discours avant de se rendre en compagnie du président de l'Assemblée au palais de Carthage où aura lieu la cérémonie de passation de pouvoir. Auparavant, il devra présenter sa démission du CPR conformement à l'article 9 de la loi constitutive portant organisation provisoire des pouvoirs publics.
Lire aussi: Moncef Marzouki: épouser la fonction sans y laisser son âme