Rafik Abdessalem : « Si je suis nommé ministre des Affaires étrangères… »
C’est un message rassurant qu’a voulu transmettre Rafik Abdessalem (Ennahda), candidat le plus probable au poste de Ministre des Affaires Etrangères. Bien qu’il évite de confirmer sa nomination, il n’hésite pas à développer la vision de son parti pour « le redéploiement de la diplomatie tunisienne en lui permettant de renouer avec se valeurs fondatrices et capitalisant sur ses potentialités ». «Nous ne ferons pas table rase de tout, confie-t-il à Leaders, et ne recommencerons pas à partir du néant, mais essayerons de renforcer le dispositif et de mieux l’adopter au nouveau contexte en se donnant les moyens appropriés pour le rayonnement international de la Tunisie ».
« Nous disposons, souligne-t-il, d’un levier diplomatique de qualité et de bonnes compétences, sauf certains qui se seraient avérés compromis dans des malversations sous le régime déchu. Aujourd’hui, nous voulons aller de l’avant, rattraper le temps perdu et mettre la diplomatie tunisienne au service des ambitions nées de la révolution ». Rassurant donc pour les bons et loyaux diplomates tunisiens, mais rassurant, aussi, pour la communauté internationale. « Le régime de Ben Ali était fortement décrié à l’étranger et voilà que la révolution est venue hisser la Tunisie à une place très respectée que nous devons mettre à profit pour développer nos relations extérieures, soutenir notre coopération internationale et explorer de nouveaux horizons, tout en consolidant nos relations traditionnelles à commencer avec les pays frères voisins, dans la région, avec l’Europe, les nouvelles forces émergeantes telles que le Brésil, l’Inde ou la Turquie ainsi que nos grands partenaires ».
Docteur en sciences politiques (Université de Westminster, Londres) et chef du département de recherches au centre d’études d’Al-Jazeera à Doha, Rafik Abdessalem, originaire d’El Hamma, s’était illustré durant ses études, par son engagement au sein du mouvement islamiste étudiant (l’UGTE). Contraint à poursuivre ses études au Maroc, il s’était finalement résolu, en 1993, à se réfugier en Grande Bretagne. Sur les bancs de l’université à Londres, il avait fait connaissance de la fille du cheikh Rached Ghannouchi, Intissar (éditorialiste au quotidien londonien The Guardian) qui deviendra son épouse et lui donnera deux enfants.
Interrogé mercredi par Boubaker et Noureddine sur Mosaïque Fm si cette relation familiale directe avec le leader Ennahda favorise aujourd’hui sa promotion au sein du gouvernement, il rappelle son engagement militant de longue date et son expérience internationale, en se gardant toujours de ne guère confirmer sa participation au gouvernement, pourtant quasiment acquise.