17 décembre ou 14 janvier ?
Une nouvelle pomme de discorde en perspective pour les Tunisiens. Faut-il dater la révolution tunisienne du jour de son déclenchement, c'est à dire le 17 décembre 2010 (date de l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid) ou du 14 janvier 2011 (date du départ de Ben Ali ). Le débat, longtemps différé, risque de s’ouvrir à la veille de la commémoration du geste de Bouazizi. On pensait que la date du 14 janvier faisait l’unanimité, notamment dans la classe politique. Or voilà que dans son premier discours devant l’Assemblée nationale constituante, Moncef Merzouki, parle de « révolution du 17 décembre ». Il est vrai que la plupart des révolutions sont datées de leur déclenchement. C’est notamment le cas des révolutions arabes (1er novembre 1954 en Algérie, 17 février en Libye, 25 février en Egypte) et même dans le monde, comme les révolutions française ou bolchévique. Et puis, cette datation est certainement plus commode, car si on sait quand une révolution commence, on ignore quand elle se terminera (la révolution française a duré près d’un siècle soit de 1789 à 1871 après la Commune de Paris. Alors le 17 décembre ou le 14 janvier ? Un tel débat ne pourrait qu'être salutaire, car dans l'abondante littérature consacrée à la révolution tunisienne on aurait de la peine à trouver à ce jour des analyses sérieuses sur un évènement qui restera dans l'histoire comme l'un des faits majeurs de l'histoire du monde arabe.