Marzouki : Les 4 engagements de l'Etat et ses 4 exigences
« Plus personne ne viendra vous faire chanter ou exercer la moindre pression contre vous » : En se rendant, vendredi, au siège de l'UTICA, le président la République, le Dr Moncef Marzouki a tenu à rassurer les hommes d'affaires. Avant de développer devant eux quatre grands engagements que prend l’Etat à leur intention et d’expliquer en contrepartie quatre importantes exigences qu’il attend d’eux, il n’a pas manqué de faire allusion au statut économique et social de l’entreprise qui doit conserver son indépendance vis-à-vis de la politique.
« Restez à l’écart des partis, gardez votre argent en dehors de tout emploi politique, investissez-le dans le développement économique et la création d’entreprises, a-t-il affirmé. L’argent politique n’apporte aucun bénéfice. Vous n’avez qu’à prendre l’exemple du CPR qui, avec très peu de ressources, et sans soutien de l’argent politique a pu réaliser le score que vous connaissez ! »
Ce à quoi l’Etat s’engage !
Les quatre engagements de l’Etat sont clairement définis :
- Le rétablissement de la sécurité et de la stabilité : « mais, attention, prévient le Dr Marzouki. Il ne faut plus raisonner en termes de stabilité à 100%. Nous entrons dans une société démocratique, pluraliste et non unanimiste où la stabilité totale est quasi impossible. C’est la nouvelle donne à prendre en considération. Mais nous ferons le maximum pour y tendre ».
- Une administration efficiente : « il s’agit, précise-t-il, de rompre avec la routine qui bloque la machine »
- Une justice indépendante
- L’interdiction de toute forme de corruption, de malversation, de népotisme et de chantage.
Ce qu’exige l’Etat de l’entreprise
- Le respect des droits des travailleurs : « l’exploitation et la cupidité, souligne le chef de l’Etat ne conduisent qu'à la fracture et l’indignation, source de révolte et de révolution »
- Le respect de l’environnement : « nous sommes les gardiens de la nature que nous devons préserver et transmettre à nos descendants », rappelle-t-il,
- L’acquittement des impôts : « l’image stéréotypique du chef d’entreprise à bannir est celle du non-paiement de ses impôts. Ce qui est inacceptable, d’abord, par équité sociale, mais aussi par ce que les caisses de l’Etat ont grandement besoin de ces ressources pour l’œuvre du développement
- L’engagement dans la guerre sacrée contre le chômage : « C’est notre bataille à tous ! »
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