Le mea culpa de la direction sortante de l'UGTT
L’UGTT va-t-elle se ranger définitivement dans l’opposition pure et dure. Depuis quelques jours, le porte-parole du la centrale, Abid Briki multiplie les mises en garde à l'adresse de l'ANC et du gouvernement et les petites phrases qui peuvent donner à penser que l’UGTT s’était engagée dans cette voie. Après les demandes de révision des accords passés avec l’UE et les Etats Unis, il a annoncé mercredi que «le congrès avait adressé un message au président de l’Assemblée nationale constituante dans lequel il insistait sur l’impératif d’une présence d’observateurs de l’UGTT au sein de la Constituante, afin d’émettre des remarques et d’enrichir le débat». Ce message contient, aussi, une mise en garde contre «les risques d’exploitation des espaces de l’Assemblée pour dénigrer la centrale syndicale, en référence «aux déclarations répétées de Tahar Hmila, membre du parti du congrès pour la République et élu au sein de la constituante, concernant l’UGTT».On remarquera également l'utilisation d'une phraséologie gauchisante dans les résolutions du congrès comme "l'échec du modèle libéral fondé sur la spéculation, la libre circulation des capitaux, les privatisations et l'encouragement des exportations contre une marginalisation de la demande intérieure».
Sur un autre plan, la dernière journée du congrès de l'UGTT a été l'occassion pour la direction sortante de faire son mea culpa. Elle reconnait « unanimement » s’être fourvoyée en appelant à la candidature du président déchu aux élections de 2004 et de 2009. M. Briki a imputé cette prise de position à la situation qui prévalait avec cette époque avec « tous les pouvoirs qui étaient concentrés entre les mains d’une seule personne ».
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