Le sit in des salafistes de la Manouba : la tutelle aux abonnés absents
Le sit in observé mercredi par des enseignants et des étudiants de la faculté des sciences humaines de la Manouba devant le ministère de l’enseignement supérieur a tourné en début d'après-midi à l’affrontement avec les forces de l’ordre.
Les protestataires demandaient la reprise des cours, la levée du sit in des salafistes qui dure depuis plus d'un mois et son transfert à un autre emplacement de manière à ne pas gêner les cours. Les négociations engagées par des représentants du syndicat de l’enseignement supérieur avec le chef de cabinet n’ayant pas abouti, les sitinneurs ont tenté d’entrer au ministère, provoquant la réaction -disproportionnée, il est vrai- de la police, réaction dont les victimes collatérales ont été, une fois de plus, les journalistes.
A noter que dans une interview à la station de radio privée, ExpressFM, le nouveau ministre de l’enseignement supérieur, Moncef Ben Salem a qualifié mercredi l’affaire de la faculté de la Manouba de «problème interne» qui ne pourra être résolu que «de manière pacifique ». « La police ne reviendra pas à l’université et la question du niqab est mineure » a-t-il ajouté, accusant les médias d’avoir « amplifié » l’affaire.
Le ministre de l'intérieur qui se trouvait au même moment à la caserne des unités d'intervention du Bardo a dénoncé les sit in qui "bloquent les routes", "empêchent les gens de travailler", les qualifiant, à juste titre, de criminels. A la Manouba, une poignée de salafistes ont perturbé les cours, agressé le doyen et les enseignants, entraînant la fermeture de la faculté. Cela dure depuis plus d'un mois,sans que la tutelle lève le petit doigt, sans que la police intervienne. Y aurait-il de bons et de mauvais sit in.