La nouvelle diplomatie tunisienne : la continuité l'emporte largement sur le changement
La politique étrangère de la Tunisie a suscité bien des interrogations ces derniers temps avec la visite du leader du Hamas àTunis, la réunion du Conseil national syrien, les déclarations ambiguës de Moncef Marzouki à Tripoli sur « l’Indimaj » avec la Libye sans qu’on sache s’il entend par là une fusion ou une intégration avec ce pays et enfin les fréquentes interférences de Rached Ghannouchi .
Dans une longue interview au journal Assabah, le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalam, s’est voulu rassurant : « La nouvelle diplomatie tunisienne est le fruit d’un consensus entre les trois présidences »… « Nous ne sommes pas venus pour transformer de fond en comble la politique étrangère »… « Nous n’allons pas entrer dans de nouvelles alliances, mais développer nos relations avec l’Europe, les Etats unis, l’Europe et l’Afrique »…« Les initiatives de Rached Ghannouchi relèvent de la diplomatie populaire, ce qui nous aide à développer nos relations extérieures »...« Nous allons inviter prochainement Mahmoud Abbas pour signifier l'importance que nous accordons à l'unité des rangs arabes».
Le principal enseignement qu’on peut tirer de cet entretien, c’est que la continuité surtout par rapport à la politique du gouvernement Caïd Essebsi devra l’emporte largement sur le changement en matière de politique étrangère. De toute évidence, la phraséologie révolutionnaire qu'affectionne Moncef Marzouki ne pèse pas très lourd face aux pesanteurs géopolitiques.