Des journalistes et intellectuels agressés par des salafistes devant le palais de justice : Jebali promet des sanctions
Le procès du directeur général de la chaîne privée Nessma TV, Nabil Karoui qui s'est ouvert lundi matin au palais de justice de Tunis a été reportée au 19 avril. L'audience s'est déroulé en présence d'un grand nombre d'avocats, d'hommes politiques et de défenseurs de la liberté d'expression, notamment Béji Caïd Essebsi, Kamel Jendoubi, Yadh ben Achour, Me Ben Moussa, président de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme et M. Ahmed Brahim, premier secrétaire du parti Ettajdid. Les journalistes Zied Krichen et Abdelhalim Messaoudi et le professeur de Sciences politiques à l'Université de Tunis, Hamadi Redissi, ont été agressés verbalement et physiquement par des salafistes à leur sortie du palais suite au report du procès. Plusieurs d'entr'eux s'étaient rassemblés devant le bâtiment, brandissant des slogans hostiles à la chaîne Nessma TV et aux médias.
Zied Krichen a précisé avoir été victime avec Hamadi Redissi de coups de pied et de poings de la part de ces individus, ajoutant que deux agents de sécurité ont tenté de les protéger avant de les accompagner au poste de police le plus proche du tribunal, où ils ont porté plainte contre leurs agresseurs.
On apprend que le chef du gouvernement provisoire a condamné ces agressions au cours de l'audience du lundi après-midi à l'ANC et annoncé que ses auteurs seront traduits en justice.
Nabil Karoui ainsi que deux de ses employés sont accusés "d'atteinte aux bonnes mœurs, aux valeurs du sacré et de trouble à l'ordre public" après la projection le 7 octobre 2011 du film franco-iranien "Persepolis" jugé par la partie plaignante "blasphématoire à l'égard de la foi islamique".
A noter que les journalistes ont été empêchés d'accéder à la salle d'audience.