Marzouki, l'Africain

Laissant de côté le discours officiel qui lui avait été préparé, et quittant les notes qu’il avait écrite lui même la veille, d’une encre rouge, le chef de l’Etat a préféré s’adresser directement au sommet. Sur un ton militant comme l‘affectionnent les Africains, il a pris le soin de parler successivement en arabe, en français et en anglais. « La Tunisie, affirmera-t-il, ratifiera toutes les conventions qu’elle avaient mises en suspens, assistera à toutes les réunion et ouvrira ses universités aux étudiants africains ».  Un engagement qui lui vaut une grande ovation. Pour tout résumer, il conclura en anglais : « Yes, we believe in Africa. »

 

Après 15 ans de non participation au niveau du président de la République, la Tunisie fait ainsi une entrée vivement saluée, auréolée de sa révolution. Renouant avec sa vocation naturelle, elle apporte une promesse forte de contribution au développement du continent, mais aussi à sa mutation démocratique, tant espérée.

 

« Vous avez donné espoir  à vos pairs », lui lancera le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, lorsqu’il le recevra, dimanche après-midi. Déjà dans son discours, il avait vivement salué la révolution tunisienne et souligné la nécessité de sa réussite à tous les niveaux afin de guider les prochaines étapes dans nombre de pays. Les présidents Sud-Africain, Gabonais et Nigérians, étaient de leur côté parmi les premiers chefs d’Etat,  à se féliciter de ce retour de la Tunisie et exprimer au Dr Marzouki le plein soutien de leurs pays et leur disposition à renforcer la coopération bilatérale. Le président gabonais, Ali Odingba, a d’ailleurs accepté l’invitation qui lui a été adressée pour se rendre en visite à Tunis ». 

 

Enchaînant entretiens avec ses pairs et interviews à la presse, le Dr Marzouki est visiblement heureux de l’accueil chaleureux que le Sommet réserve à la Tunisie, célébrée en véritable star. Aussi, même s’il s’agit en fait de la rotation automatique aux postes, l’élection de la Tunisie en tant que 2ème vice-président de l’Union Africaine, vient à point nommé, marquer ce rôle actif qu’elle entend jouer désormais.

 

Il faut dire que la délégation tunisienne a fait montre de réel dynamisme, lors de travaux préparatoires et différentes réunions spécialisées. C’est ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, le secrétaire d’Etat chargé du Monde Arabe et de l’Afrique et les membres de l’ambassade de Tunisie, conduit par Mokhtar Chaouchi ont multiplié les interventions et les contacts, pour faire valoir les positions de la Tunisie sur nombre de questions, notamment le groupement Sin-Sad, le Nepad, etc.

 

Le président de la République qui était arrivé samedi après-midi à Addis-Abéba, est accompagné notamment d’Aziz Krichen, ministre, conseiller politique, Abdallah Kahaloui, ministre, conseiller diplomatique et Ayoub Massoudi, conseiller en communication.