Ettakatol : qui arrêtera l'hémorragie ?
Les défections au sein d’Ettakatol, le Front Démocratique pour le Travail et les Libertés se poursuivent et ce, pour la troisième semaine consécutive. Les dernières en date, annoncées par l'ancien secrétaire général de la région, mais démenties par l'actuel secrétaire général adjoint, ce qui donne une idée de l'ambiance qui règne dans ce parti, concernent les bureaux de Nabeul, Béni Khalled et Takelsa Ces démissions, si elle se confirment, interviennent après celles de Tunis I et II et Ben Arous.Tous les contestataires ont expliqué leur geste par « la déviation d’Ettakatol de ses principes initiaux » et « l’absence de dialogue entre les cadres et la base du parti ».
Le Secrétaire général, Mustapha Ben Jaafar qui a réuni dimanche le Conseil national invoque un complot. Dans une déclaration à Mosaïquefm, Khalil Zaouia, ministre des affaires sociale met en doute l'authenticité des signatures des démissionnaires, alors que le porte-parole du parti, Mohamed Bennour est plus explicite. C’est Khémaïes Ksila, « mû par des ambitions personnelles» qui serait à l’origine de toutes ces défections.L'explication est un peu courte, même si ce dernier avait été le premier à avoir révélé le malaise des militants qui remonte au lendemain des élections, lorsque le Dr Ben Jaafar avait rejoint l’alliance avec le mouvement Ennahdha. Des voix s’étaient alors élevées pour critiquer cette position qui avait été prise à leur « insu » et qu'ils considèrent comme contraire aux intérêts du parti. La fronde s'était ensuite calmée pour reprendre de plus belle après la répartition des portefeuilles ministériels dont le parti Ennahdha s'était octroyé la part du lion. Certains militants dont des élus avaient alors reproché à Mustapha Ben Jaafar d'avoir mal défendu la cause du parti auprès de ses partenaires.L'octroi du poste de président de la république à Moncef Marzouki alors que le président d'Ettakatol y postulait a été également mal vécue.
Il est à noter qu'aucune démission n'a été enregistrée jusqu'à présent chez les élus et a fortiori chez les ministres issus d'Ettakatol. Quant à Khémaïes Ksila, il s'est contenté de critiquer la position de la direction du parti, mais son départ, estime t-on, ne saurait tarder, le point de non retour, après les accusations portées contre lui, ayant été atteint.