Comment Jebali coache son staff

Lundi, 8H30 du matin. Atmosphère studieuse dans l’étroite salle de réunion qui se trouve juste derrière l’ancien bureau occupé par les Premiers ministres successifs et que rares sont ceux qui la connaissent.

Le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali, y réunit son staff.

Tableau blanc, stylos marqueurs et vidéoprojecteur : plus qu’un briefing, un véritable séminaire intensif.
Debout, une feuille à la main et un marqueur à l’autre, Jebali développe ses idées, consigne au tableau les
messages clefs, avant d’ouvrir le débat. Tout est important, tout est urgent : il faut expliciter la vision, aligner les membres du cabinet autour des mêmes objectifs, jouer collectif et gagner du temps.

L’esprit d’équipe et la fluidité de la communication sont au coeur du dispositif. Loin de se cloisonner dans les somptueux bureaux historiques du palais de la Kasbah, le staff du Chef du gouvernement est installé dans sa presque totalité, en open space. Dans l’ancien bureau spacieux du Premier ministre ont été superposées deux séries de tables de travail occupées chacune par l’un des conseillers.

L’ambiance est feutrée, chacun est absorbé par ses dossiers, consultant facilement à voix basse un collègue concerné ou répondant à une communication téléphonique. Lorsqu’il s’agit de recevoir un visiteur, ils se rabattent
sur l’un des salons disponibles. Chaque matin, les piles de dossiers s’entassent sur les bureaux, mais comme il faut faire vite, tout doit être traité avant de partir le soir, quitte à rester tard.

A la lecture des notes et requêtes qui arrivent et des nouvelles qui tombent, les sourcils sont souvent froncés. Des décisions sont à prendre, sans délai, ni précipitation aussi. Gérer les affaires de l’Etat n’a jamais été une sinécure.

Ceux qui accèdent au pouvoir, et encore plus dans les circonstances actuelles, en prennent rapidement conscience.