Non, il ne faut pas baisser les bras, pas maintenant
Pendant que la crise a fait perdre à certains pays leur sublime triple A, en Tunisie, ce sont cerains citoyens qui insistent pour faire perdre au pays sa meilleure notation à savoir l’enthousiamse et l’espoir nés de la révolution.
Avec le rythme effréné sur lequel les évènements se déroulent, beaucoup ont perdu soit le sens de l’analyse et de la critique constructive, soit le goût de la participation dans le débat et ont choisi de se résigner rapidement. Inutile ici de rappeler que les fruits d’une révolution ne peuvent être cueillis qu’après des années si ce n’est des décennies.
Un an est déjà passé et nous devons tous, surtout les professionnels, prendre les choses en main. Certains ont cru que manifester et bloquer certains institutions pour «dégager» tel ou tel reponsable est la meilleure solution. Nous pensons tout simplement que l’action doit être menée sur le terrain en s’activant, se rassemblant, lancant des initiatives, se rapprochant les uns des autres. La dictature a réussi à ancrer au fond de chaque tunisien cette crainte de son compatriote. Faisons en sorte que cette crainte se transforme en main tendue pour écouter l’avis de l’autre, échanger les idées et agir en conséquence.
Ne laissons pas le désespoir prendre place dans nos coeurs et dans nos esprits. Certes tout n’est pas magnifique et beaucoup d’évènements et de situations nous donnent envie parfois de se résigner mais c’est l’attitude la plus dangeureuse. La résignation du peuple et surtout de ses professionnels et intellectuels est l’ingratitude la plus honteuse qu’on peut démonter aux martyrs d’une révolution construite sur la dignité et la liberté. Se résigner c’est laisser la place vide qui sera occupé certainement par les égoistes et autres ignorants. Pendant des décennies, nos institutions et entreprises ont été envahies par l’incompétence et la médiocrité, par la résignation et l’égoisme. Il est temps de prendre notre destin en main car nous devons le dire haut et fort : plus jamais de médiocrité sur nos lieux de travail, plus de place aux nominations approximatives et à l’incompétence dans les postes clés. Le mérite doit guider tout le monde et le mérite se gagne par le travail.
Il ne faut pas baisser les bras et surtout pas maintenant dans cette période périlleuse que traverse le pays. Gardons notre triple A à nous : action, abnégation et altruisme. La Tunisie a tant besoin de nous.
Souhayel TAYEB
Editorial du N°4 Février 2011 de la Revue Finance & Vous, la Newsletter électronique gratuite des décideurs financiers tunisiens www.aiefbt.org