Caïd Essebsi sur Watanaya 2 : un non-débat
Annoncée à forte médiatisation pour attirer l’audience, la prestation de Béji Caïd Essebsi, jeudi soir sur Watanaya TV 2, n’a pas tenu ces promesses. A cause du concept de l’émission et de la manière dont l’animateur, Moez Khadhraoui a géré les débats. Malgré un plateau de rêve. Autour de l’ancien Premier ministre étaient réunis le leader du PDP, Ahmed Néjib Chebbi, l’étoile montante d’Ennahda, Riadh Chaaibi (chargé de la préparation du prochain congrès), l’analyste starisé, Noureddine Ben Ticha et un activiste, Ahmed Belguith. Un sixième participant, Salem Labiedh a été, en dernière minute, non retenu « pour des considérations propres et techniques », précisera l’animateur en réponse aux protestations du représentant d’Ennahda.
Croyant être l’unique invité, Caïd Essebsi, visiblement surpris par le plateau, a essayé d’expliciter le contenu et la portée de l’appel qu’il avait lancé le 26 janvier dernier, invitant la Troïka à se consacrer à la rédaction de la Constitution, fixer une date ultime ne dépassant pas le 23 octobre de cette année pour la tenue des élections, et relancer immédiatement l’ISIE afin d’engager les préparatifs logistiques de ce scrutin. Plus d’une fois, il a rappelé qu’il n’est candidat à rien, se bornant à justifier son initiative par son souci de voir « réussir la deuxième manche de la transition, ouvrant la voie aux véritables élections ».
Ahmed Néjib Chebbi, était au mieux de sa forme, appuyant l’appel de Caïd Essebsi. Riadh Chaaibi, tenant à être respectueux à l’égard de l’ancien Premier ministre, n’a cependant pas hésité à lui rappeler « l’obligation de réserve », à l’instar de ce que Caid Essebsi avait lui-même notifié à l’époque à Farhat Rajhi. Nouredine Ben Ticha, acquis lui aussi aux thèses de BCE, s’y emploiera avec son style, mais essuiera une attaque en règle de Chaaibi l’accusant d’avoir incité sur Radio Mosaïque aux sit-ins ce dont il se défendra âprement. A partir de ce moment-là, le débat a perdu tout intérêt. D’ailleurs, plusieurs fois, Caïd Essebsi a mentionné qu’il ne sentait pas concerné par ces parlotes, effectivement, sans intérêt particulier.
Une bonne occasion de perdu pour interroger l’auteur de l’appel sur ses véritables intentions, lui demander si oui ou non il compte effectivement lancer son propre parti et quel rôle, il entend jouer à l’avenir. Dommage !