L'affaire d'Ettounissia : que de maladresses !
Au départ, la manifestation programmée le samedi devant l’Assemblée nationale constituante avait pour objectif de dénoncer les dérapages du prédicateur égyptien et notamment sa position sur l’excision. L’affaire du journal Ettounissia a incité les organisateurs, en l’occurrence « Kolna Tounès » à adjoindre à ce thème, celui de la défense de la liberté de la presse. C’est que la rapidité avec laquelle le parquet a réagi à la publication de la fameuse photo a suscité nombre d’interrogations, non seulement dans la profession, mais chez toutes les composantes de la société civile. Dans les pays totalitaires, on regarde à deux fois avant de mettre en prison un journaliste. Que dire alors des pays démocratiques dont on ose croire qu’on en fait partie depuis le 14 janvier 2011? Et surtout, circonstance aggravante, quand les sanctions ne sont pas proportionnelles aux faits incriminés.Car que je sache, il n'y a pas eu atteinte à la sûreté untérieure ou extérieure de l'Etat. D'autre part, le maintien en détention du directeur d'Ettounissia est contre productif parce qu'il risque d'écorner l'image qu'on veut donner de notre pays à l'étranger.
Cette mesure laisse, en tout planer le doute sur la sincérité du pouvoir quand il se dit partisan d'une presse libre et indépendante, d'autant plus qu'elle intervient après une série de déclarations hostiles aux journalistes, suivies d'agressions restées impunies à ce jour. Hedi