News - 01.03.2012

Rafik Abdessalam: Voulez-vous qu'on dise du bien de vous ? N'en dites-pas !

Au cours de la séance de débat à la Constituante, ce jeudi, le ministre des affaires étrangères, M. Rafik Abdessalam a affirmé sans rire que « le gouvernement actuel était le meilleur de ceux que le pays avait connus au cours de son histoire, car il n’est pas issu d’un coup d’Etat, mais d’élections libres».

Le moins qu’on puisse dire est que notre ministre a pris des libertés avec l’histoire. Que nous sachions, les gouvernements successifs des années Bourguiba n’étaient pas issus d’un coup d’Etat, mais d’élections libres, du moins jusqu'au début des années 70, avec la présidence à vie. S'agissant de la valeur intrinsèque des ministres, on se contentera de rappeler quelques noms du premier gouvernement de l’indépendance, alors que le nombre de diplômés du supérieur ne dépassait pas quelques  centaines: Bahi Ladgham,  Mongi Slim, Taieb Méhiri, Mohamed Masmoudi, Hédi Nouira, Mustapha Filali, Béchir  Ben Yahmed. Imaginez 5 ou 6 présidentiables réunis au sein d'un même gouvernement. Quant aux résultats, ils ont à leur actif, rien moins que l’édification du premier Etat authentiquement tunisien de l’histoire, bien qu'ils étaient jeunes (Mestiri, Masmoudi et Méhiri avaient 31 ans, Ben Yahmed...27), et manquaient terriblement d'expérience.

Le gouvernement actuel n’a que deux mois. C’est dire qu’il est trop tôt pour le juger et encore moins pour recourir aux superlatifs, surtout quand ses débuts ne justifient pas, loin s'en faut, un enthousiasme aussi débordant que celui dont a  fait preuve notre ministre. Et puis, dans la vie, il faut se garder de toute suffisance. Elle est, souvent, mauvaise conseillère.

 

Hèdi