News - 04.03.2012
Qui seront le futur ambassadeur de Tunisie à Paris et le secrétaire général adjoint à la Ligue Arabe?
On se perd en conjectures. Depuis maintenant un an, l’ambassade de Tunisie à Paris est dans l'attente de la désignation de l'ambassadeur . Annoncé à ce poste, Khemaies Jhinaoui n'a pas encore reçu la confirmation de ses lettres de créance. Idem pour les fonctions de Chef du Centre de la Ligue Arabe à Tunis et celles de Secrétaire général adjoint de la Ligue au Caire, auxquelles les candidatures de Rachid Khechana et Radhouane Nouicer étaient quasi-acquises depuis deux mois.
La Tunisie n’a pas encore nommé son ambassadeur à Paris, depuis la fin de mission du dernier titulaire en mars 2011.Depuis, L’ambassade devait alors être dirigée par son second, Elyes Ghariani, en qualité de chargé d’affaires. Début août 2011. Ghariani étant promu ambassadeur à Berlin,
« Cela ne s’est presque jamais vu, rappelle un vieux diplomate tunisien. Même pendant les grandes tensions tuniso-françaises lors de la guerre de Bizerte, en 1961, l’intermède fut de courte durée. Alors comment faut-il le prendre aujourd’hui alors que les relations bilatérales ne souffrent d’aucun nuage ? » En fait, les candidats n’ont jamais manqué et l’ancien Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, qui avait procédé à deux grands mouvements diplomatiques, avait gardé le poste sous la main. Il voulait certainement y placer un ambassadeur de haut rang, parmi ceux qui ont appartenu à son équipe. C’est ainsi que son choix s’était porté sur Khemaies Jhinaoui (56 ans), secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de l’Europe.
Diplomate de carrière, il avait été notamment ambassadeur de Tunisie à Londres, puis à Moscou, après avoir servi dans nombre de postes à l’étranger et au siège du ministère à Tunis. Tout semblait aller dans le bons sens et le Quai d’Orsay informé. D’ailleurs, lors de la cérémonie passation entre Caïd Essebsi et Jebali, fin décembre, nombre de présents à la cérémonie n’avaient pas manqué de féliciter Jhinaoui et lui souhaiter plein succès dans sa nouvelle affectation, croyant qu’il ne tarderait pas à rejoindre son poste.
Mais rien n’est encore fait et la demande d’agrément n’a pas reçu encore de réponse ? Cette hypothèse est à écarter, apprend Leaders de bonne source. La candidature a-e-elle été retirée ? Cest possible, même si rien n’est encore officiellement confirmé. Les nouvelles autorités tunisiennes, en l’occurrence la présidence de la République dont les affaires étrangères sont le domaine réservé, sont, en effet, submergées de candidatures pour ce poste et d’autres d’ailleurs. D’où le maintien encore en suspens de la nomination de Jhinaoui à Paris.
A la Ligue Arabe aussi
Pour pourvoir au poste laissé vacant depuis décembre dernier, par Chedli Neffati, à la tête du Centre de la Ligue Arabe à Tunis, cumulé avec celui de Secrétaire général adjoint de la Ligue, la Tunisie avait décidé de scinder les deux fonctions. Deux candidatures y ont été présentées : celle de Rachid Khechana, l’un des premiers dirigeants du PDP et homme de média, contraint sous la dictature à l’exil professionnel à Doha et, de Radhouane Nouicer, ancien Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et ancien haut fonctionnaire de l’UNHCR et notamment son représentant à Djibouti.
Au dernier moment, le ministère des Affaires Etrangères est revenu sur sa décision et notifié le retrait de ces deux candidatures, certainement suite à de hautes instructions. Sans la moindre explication. « Où en est la continuité de l’Etat ? » se demandent de nombreux observateurs qui ne manquent pas de rappeler qu’en Egypte, par exemple, à l’exception de quelques rares changements à la tête des ambassades à l’étranger, la diplomatie poursuit sa mission sur un même registre de professionnalisme et confirmant toutes les candidatures précédentes, décidées avant la révolution.
En vertu de ses prérogatives, le président de la République, Dr Moncef Marzouki aura certainement à se prononcer rapidement sur ces nouvelles affectations. L’urgence est aussi importante pour notre ambassade à Paris, que pour la Ligue Arabe. Devant effectuer en juin prochain une visite d’Etat en France, la première depuis la révolution mais aussi la première d’un chef d’Etat étranger après les élections présidentielles françaises, il sait combien sera importante une bonne préparation et tout ce qu’elle exigera en suivi et coordination entre Tunis et Paris. De même, alors que la diplomatie tunisienne reprend l’initiative au sein de la Ligue Arabe, notamment sur la question syrienne, une plus forte représentation à des postes élevés au sein de l’organisation s’avère plus qu’utile.