Cent hommes d'affaires français reportent leur mission en Tunisie
Encore un énième report de la délégation du Medef qui devaient se rendre ce 13 mars à Tunis, pour des contacts de partenariat organisés par l’Utica. Forte de près de cent hommes d’affaires, cette délégation était prévue déjà depuis le mois de mars de l’année dernière, puis sans cesse reportée. On aurait invoqué «le climat d’insécurité et le manque de visibilité économique comme le véhiculent les médias tunisiens». « A lire les journaux tunisiens et à suivre les différents médias, l’image que nous percevons de la Tunisie à partir de la France est loin de nous rassurer en tant qu’investisseurs et de nous encourager à nous déplacer pour prospecter de nouvelles opportunités », affirme un homme d’affaires français.
Avec grand regret, la présidente de l’Utica ne peut que le regretter, déplorant effectivement que « les médias tunisiens, en privilégiant le débat interne et l’actualité locale, n’envoient pas de messages rassurant à la communauté d’affaires à l’étranger. Sans occulter la réalité et ni cacher les difficultés, estime-t-elle, il n’y pas que du négatif à rapporter. La situation sécuritaire s’améliore et la reprise économique s’amorce. Aujourd’hui, nous devons montrer au monde que la Tunisie s’est remise au travail et aspire à renouer avec la croissance, offrant de bonnes potentialités aux investisseurs étrangers ».
Ce déficit d’image est en effet réellement pénalisant pour le pays et la relance économique. Nombre de diplomates étrangers en poste à Tunis et d’amis de la Tunisie à l’étranger le signalent. L’Utica en est bien consciente et œuvre pour remonter la pente.
A maintes reprises, les journalistes tunisiens se sont inscrits en faux contre ces accusations, affirmant qu'ils ne font que rapporter des faits avérés.
Autre corollaire d’image, reconnaît Ouided Bouchammaoui, le maintien de l’interdiction de quitter le territoire à l’encontre de pas moins de 462 hommes d’affaires. « Tout en faisant confiance à la justice et respectant son indépendance, prend-elle la précaution d’affirmer, nous estimons que 14 mois c’est déjà long et pénalisant. Tout ce que nous demandons, c’est d’accélérer l’instruction pour permettre la levée de cette interdiction en faveur de ceux qui ne peuvent en être concernés ».
« Redonner confiance aux hommes d’affaires et leur permettre de retrouver la liberté de voyager, c’est une impulsion catalytique pour la reprise économique, la création de nouveaux projets générateurs d’emplois et signe fort à l’international », plaide-t-elle en toute conscience.
Revenant sur un registre plus optimiste, elle annonce qu’une forte délégation d’hommes d’affaires saoudiens se rendra la semaine prochaine en Tunisie et que d’autres investisseurs ne cessent de venir la rencontrer au sujet de grands projets qu’ils envisagent de lancer. Parmi ces projets, elle a cité celui d’une grande cité médicale en proximité d’Hammamet et d’un technopôle à Sfax.