Le drapeau national profané: on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas
Il aura suffi de 4 pelés et 5 tondus pour mettre depuis trois mois la faculté des lettres de la Manouba sens dessus-dessous, et finalement en arriver à cet acte sacrilège : la bannière noire des salafistes hissée au sommet du mât de la faculté en lieu et place du drapeau national, au vu et au su des forces de police et de centaines d’étudiants impuissants, comme tétanisés par le geste. C'est le point d’orgue de trois mois de silence complice, de tergiversations, de compromissions, de démissions des autorités, des partis toutes tendances confondues, de la société civile, des élus de la Constituante trop occupés à discuter du sexe des anges, livrant à leur sort un doyen et des enseignants qui sont l’honneur de la Tunisie. Nous voilà donc avertis de ce dont est capable « ce mouvement culturel qui lui rappelle sa jeunesse» que M. Ghannouchi, en bon casuiste, évoquait dans l’une de ses interviews.
On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.
A quoi servent aujourd’hui ces communiqués tous azimuts, dénonçant ce geste inqualifiable, sinon à s’amender à bon compte, à soulager sa mauvaise conscience. Mais, c'est trop tard...et trop peu.
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