Pour que le palais de Carthage devienne une véritable maison de verre
L’institution de la présidence de la république souffrait d’un déficit d’image du fait d’une gestion opaque qui autorisait les rumeurs les plus folles. Quant au personnel (ils sont 3000, dont 500 pour le corps civil), il était taillable et corvéable à merci, subissant toutes sortes d’humiliations sans pouvoir réagir, alors qu’à l’extérieur, il était envié : c’est un tableau bien sombre de la situation de cette institution avant la révolution, que le directeur du cabinet présidentiel, Imed Daïmi, a présenté à la presse ce mercredi. Une première, quand on sait que la moindre information sur ce qui avait trait à cette question, relevait du secret-défense. L’objectif de la nouvelle équipe, a-t-il noté est de faire du Palais de Carthage, une véritable maison de verre pour, enfin, réconcilier cette institution avec les citoyens après avoir été pendant des décennies au service d’un homme, « en s’inscrivant dans une nouvelle dynamique à la fois politique et sociale ».
La démarche, selon le directeur du cabinet présidentiel, s’articule autour de plusieurs points : la transparence, pour rompre définitivement avec les pratiques du passé ; le choix d’une nouvelle équipe dont les traits dominants sont la compétence et la jeunesse (la moyenne d’âge des membres de l’équipe du cabinet présidentiel est de 37 ans contre 58 pour l’équipe d’avant le 14 janvier), la réduction du budget de la présidence (-37% par rapport à 2010) ; la restructuration des différents services relevant de la présidence et les réformes sociales avec la titularisation de 118 contractuels.
Le tout devra concourir pour donner un nouveau lustre à cette institution et lui permettre de jouer le rôle qui doit être le sien dans la Tunisie post-révolutionnaire.